Notre questionnaire mis en ligne a bien fonctionné. Nous avons eu au total 140 réponses valides, ce qui nous a surpris car notre sujet est assez délicat et nous ne pensions pas que les personnes nées sous X dévoileraient leur vie personnelle aussi facilement.

Nous nous sommes rendu compte que, ces personnes qui vivent dans le doute, qui trainent un grand X tout au long de leur vie, veulent une fois pour toute en finir avec ce X et tout ce qui peut les aider, comme notre questionnaire, qui n'est pourtant "qu'une goutte d'eau dans l'océan", leur fait plaisir. Ils ont été touchés , voire même surpris de l'intérêt que nous leur portons, ainsi ils nous ont apporté leur aide et en contrepartie, ils espèrent avancer dans leurs recherches.

Cependant, quelques-uns nous ont reproché de garder l'anonymat des réponses, puisqu'ils cherchent à sortir de celui-ci. Une autre critique porte sur la question de la généalogie, qui n'a pas toujours été bien perçue, pourtant environ la moitié des répondants s'y intéressent.
Aussi, une personne nous a demandé de créer sur internet une "X connexion", c'est-à-dire un espace où tous les nés sous X pourraient entrer leurs requêtes et pourquoi pas contacter, de cette manière, leurs parents biologiques.
La plupart des commentaires portaient sur leurs histoires personnelles, leurs démarches, leurs points de vue sur la loi ainsi que son évolution.
Enfin, nous avons reçu un grand nombre de remerciements et d'encouragements.

Quand nous avons commencé nos démarches, une association venait de se créer, "D'Origine Inconnue" et c'est elle qui nous a permis d'avoir des relations avec des personnes nées sous X. Nous leur avons envoyé notre questionnaire et ils ont crée un lien sur leur site. Le questionnaire a également été envoyé à la présidente de l'AMO (Association des Mère de l'Ombre).
De "bouche à oreille", d'autres personnes ont pu consulter notre questionnaire et y répondre. Certains ont même proposé de faire des liens sur leur site.
Enfin, lors de la Conférence Européenne sur l'accouchement sous X à Anvers (Belgique), des questionnaires ont été remplis, dont un par Pascale Odièvre (qui attaque l'Etat Français pour avoir l'ouverture de son dossier).

C'est par le biais d'internet que nous avons pu avoir autant de réponses, toucher un grand nombre de personnes à travers l'Europe.
Aujourd'hui, nous avons quelques demandes d'étudiants qui souhaiteraient consulter notre dossier.

Notre analyse se centrera uniquement sur les nés sous X car nous n'avons obtenu que deux réponses de mère ayant accouché sous X, donc une analyse statistique sur celles-ci ne serait pas pertinent ici.






I. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION



1. Les tableaux



Répartition des répondants selon leur situation
situationnombrepourcentages
non répondu10,71%
né sous X12589,29%
mère abandonnante21,43%
proche d'un né sous X53,57%
père inconnu21,43%
pupille de la Nation10,71%
non concerné42,86%
total140100,00%




Répartition des répondants selon leur sexe
sexenombrepourcentages
femme9064,29%
homme5035,71%
total140100,00%




Répartition des répondants selon leur âge
agenombrepourcentages
non répondu21,43%
moins de 30 ans4129.29%
30-50 ans8359,29%
plus de 50 ans1410,00%
total140100,00%




Répartition des répondants par région
régionnombrepourcentages
non répondu32,14%
Nord-Pas-de-Calais64,29%
Haute Normandie10,71%
Picardie42,86%
Ile de France4028,57%
Champagne-Ardenne32,14%
Lorraine42,86%
Basse Normandie32,14%
Bretagne42,86%
Centre21,43%
Pays de la Loire32,14%
Poitou-Charentes32,14%
Aquitaine42,86%
Midi-Pyrénées64,29%
Languedoc-Roussillon53,57%
Provence-Alpes-Côtes d'Azur85,71%
Rhônes-Alpes2820,00%
Franche-Comté21,43%
Bourgogne21,43%
Guadeloupe10,71%
Belgique75,00%
Allemagne10,71%
Total140100,00%




2. Le résumé


La majorité des questionnaires a été validé par des né(e)s sous X (à 89%). Les mères abandonnantes ne sont que deux à avoir répondu. Nous pouvons signaler ici que des personnes qui ont une situation proche des né(e)s sous X (père inconnu, pupille de la Nation) ont répondu comme si ils étaient né(e)s sous X, donc nous ne ferons pas de distinction.

Dans cette population, il y a une majorité de femmes (environ 64%) et de personnes âgées de plus de 30 ans (environ 71%). On peut ainsi supposer qu'il y a plus de personnes nées avant 1970 qui ont répondu à notre questionnaire. Au niveau spatial, les régions d'Ile de France et des Rhônes Alpes ont été plus nombreuses à répondre que les autres, certaines régions n'ont pas du tout été touchées (ex : Alsace). A noter également que 5% des répondants habitent en Belgique, une personne en Allemagne et une autre en Guadeloupe. On peut enfin remarquer qu'une bonne partie des répondants sont mariés (43%) et ont des enfants (64%).






II. SYNTHESE ANALYTIQUE



Aujourd'hui, les associations de nés sous X prennent une place importante dans la société, ainsi que dans la vie de ces personnes. En effet, il y a eu une prise de conscience du problème de l'accouchement sous X et de ce fait, une volonté de se regrouper pour s'entraider. Beaucoup de personnes adhèrent à ces associations : parmi nos répondants, 78 personnes adhèrent à une association. Ces associations sont perçues comme la seule institution capable d'apporter une aide efficace, dans la recherche, à ces personnes en quête de leur identité. A travers la montée de l'adhésion des personnes nées sous X, nous pouvons affirmer qu'il y a de plus en plus de personnes qui recherchent (en tout cas, nos réponses démontrent que peu de personnes ne le font pas, sans préciser pourquoi). Les motivations de la recherche sont des motivations personnelles, et bien souvent, relèvent d'un désir de connaître son histoire et sa fratrie s'il y a.

Bien souvent, ces motivations de recherche se retrouvent chez les personnes âgées de 20 à 40 ans. Ces personnes arrivent à une période de leur vie où des éléments déclenchent leur recherche et où leurs motivations premières sont, par exemple, de donner une histoire à leurs enfants, voire aussi un besoin d'être entouré et d'avoir des frères et soeurs. C'est pour cela qu'ils peuvent manifester un intérêt pour la généalogie (il y a une corrélation entre le fait de rechercher sa fratrie et celui de s'intéresser à la généalogie).

Même si elles sont directement concernées, les personnes nées sous X ne sont pas forcément pour une suppression de la loi, ils optent souvent pour une modification de celle-ci et réclament le droit de connaître leurs origines. On peut noter ici une certaine opposition entre les motivations des recherches et ce qu'ils réclament (car connaître leurs origines n'est pas leur motivation). On peut se demander si il n'y a pas confusion entre le fait de connaître ses origines et celui de connaître son histoire.

Avec l'évolution de la législation et la hausse de la visibilité médiatique, on peut dire que les choses bougent. Est-ce parce que les choses bougent que les personnes recherchent plus? On peut répondre que non puisque, par exemple, la majorité des répondants ne connaissent pas le cas Odièvre, quel que soit leur êge, donc la médiatisation n'influe pas sur les recherches.

Notre question de départ étant : en quoi la baisse considérable du nombre de nés sous X chaque année depuis les années 1970 reflète une rupture dans l'accouchement sous X?, nous avons pu constater une rupture numérique : de 10 000 par an environ à 500 après les années 1970. Cependant, il n'y a pas vraiment d'autre rupture : on recherche pour les mêmes raisons aujourd'hui qu'il y a trente ans, on peut penser que les raisons de la mère n'ont pas beaucoup évolué (avec nos réponses) et la hausse de l'importance des médias n'influe pas sur le fait de rechercher.






Remerciements



Nous tenons à remercier tout d'abord nos professeurs de méthodologie et d'informatique sans qui un tel travail n'aurait pas été possible.

Un grand merci également à l'association D'origine Inconnue qui nous a permis d'avoir un contact avec des personnes nées sous X et avec une mère ayant accouché sous X. Merci plus particulièrement à Andrée, Sylvianne et Christian, tous trois nés sous X, pour avoir accepter de mener des entretiens avec nous ainsi qu'à Madame Wlodarzick, assistante sociale au sein du CHR de Lille. L'association AMO nous a également aidé en faisant un lien vers notre questionnaire sur leur site, ainsi que l'ADONX.

Enfin, merci à tous ceux et celles qui ont répondu à notre questionnaire, en ont fait des liens vers leur propre site ou l'ont tout simplement diffusé à leurs connaissances. Presque chaque personne née sous X a fait preuve d'une incroyable sympathie à notre égard et nous ont tous proposé leur aide. Nous en avons été très contentes mais, bien que nous en ayons eu envie, nous ne pouvions pas contacter chacune d'entre elles.

Nous avons fini le travail que nos professeurs attendaient de nous, ce n'est pas une réponse à notre question de départ mais le but des cours était de nous familiariser avec les pratiques méthodologiques de la sociologie, et une année ne suffisait pas à mener une vraie réflexion sur le sujet.
Nous avons toutes les trois terminé notre deuxième année de DEUG et nous continuons nos études l'année prochaine. Si l'occassion se présente en licence, nous pourrions être amenées à se réintéresser au sujet et pourquoi pas reprendre les réponses aux questionnaires, voire même vous recontacter.

En attendant, vous trouverez sur l'image ci dessous des liens vers les associations D'origine Inconnue et l'AMO ainsi que la possibilité de nous joindre si vous le désirez.

Nous restons à votre disposition,

Anne-Bérangère, Bérangère et Marie.






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