Le bilan


Notre enquête a porté sur les décalages qui peuvent exister entre famille recomposée et famille nucléaire. Nous avons recueilli au total 15 questionnaires. Les enquêtés correspondent à une catégorie plutôt féminine et relativement jeune comme nous avons pu le constater.

Maintenant voyons comment cette enquête permet de faire avancer nos interrogations de départ qui étaient :

Maintenant, faisons une synthèses de nos différents tableaux. Nous avons constaté que la plupart des enquêtés n'ont pas une vision traditionnelle de la famille car en général, ils sont favorables au PACS et très favorable à l'avortement, mais sont par contre assez rétifs à l'adoption d'enfants par les homosexuels. Ce résultat s'explique peut être par le fait que l'adoption d'enfants au sein d'un couple homosexuel est une loi qui déjà n'a pas encore été proposée et qui d'autre part ne semble pas encore être entrée dans les mœurs (même si on a pu remarquer que les " jeunes " semblent plus tolérants que les catégories d'âge supérieures.).

Deuxièmement, la plupart des personnes issues de familles recomposées ont connu quelques difficultés lors de réunions familiales.
On a également pu constater que la difficulté était liée au degré de difficulté à présenter sa famille. Plus il existe un degré de recomposition élevé, plus les individus ont connu des difficultés lors des réunions familiales.
Par contre, ce qui est paradoxal, c'est qu'en grande majorité, les enquêtés n'ont pas connu de conflits lors de ce mêmes réunions. On peut analyser ce paradoxe par le fait que les individus n'ont pas voulu dévoiler leur " vie privée ", étant donné que la réponse " oui " demandait un exemple.

Troisièmement, un grand nombre des personnes interrogées ont semblé connaître au cours de leur vie quelques problèmes pour remplir leur documents administratifs. Cette constatation se vérifie d'autant plus que la famille connaît un degré de recomposition assez important. Cependant, nous n'avons pas obtenu d'anecdotes par rapport à cette difficulté de remplir les fiches administratives dans la mesure où nous ne leur avons pas demandé de donner des exemples.
De plus, par rapport à cette difficulté liée à la vie quotidienne, les enquêtés n'estiment pas avoir rencontré de problèmes voire d'anecdotes en expliquant "qui est qui" dans leur famille. Nous pouvons attribuer ce flux de non réponses au fait que là aussi, si l'individu répondait " oui ", on lui demandait d'expliquer.
Les seules réponses positives nous ont montré la difficulté que le double sens du terme de beau-parent pouvait engendrer. Par exemple : " Quand j'ai montré mon beau-père, on m'a dit tu es déjà marié ? ".
C'est ainsi que l'on peut dire qu'ils aimeraient une certaine modification de la terminologie liée aux familles recomposées.

Quatrièmement, le beau-parent est considéré comme un parent à part entière, même si on constate un fort taux de réponse " ennemi ".
De plus, si on met en parallèle les différents droits et devoirs qui existent pour les familles recomposées, on remarque que le beau-parent est plus considéré comme une personne devant subvenir aux besoins de l'enfant.
Par conséquent, on peut se demander si le beau-parent est véritablement considéré comme un parent étant donné qu'il ne semble avoir qu'une fonction matérielle.
On peut remarquer qu'il existe une certaine barrière ou plutôt une certaine distance. En effet, le beau-parent est plus appelé par son prénom que par le terme " papa ".

En conclusion, les membres issus d'une famille recomposée connaissent quelques difficultés dans la vie quotidienne, notamment lors de réunions familiales ou pour remplir des documents administratifs.
De plus, le beau-parent est perçu comme un parent qui doit subvenir aux besoins des enfants mais pas forcément comme un parent qui doit s'occuper de l'enfant en cas de problème.

Par rapport à nos hypothèses, on voit bien qu'il existe un décalage social, à savoir que les enquêtés ont connu quelques difficultés liées à leur situation de membre d'une famille recomposée.
En outre, en général, l'image traditionnelle de la famille ne semble pas présente dans ce type de famille, dans le sens où il semble que les répondants aient un esprit assez ouvert.
A contrario, on constate que pour la majorité des répondants, le beau-parent est considéré comme un parent à part entière, ce qui signifie qu'il y a une volonté réelle de refonder une famille " nucléaire ".
Par conséquent, peut-on vraiment dire qu'il n'existe pas une vision traditionnelle de la famille ?
Au niveau des droits, cela nous a appris que le beau-parent est plus considéré comme un protecteur financier que comme un protecteur " physique ou affectif ".
Par ailleurs, on a pu voir qu'il n'y avait pas ou peu de connaissance de ces droits dans la mesure où la majorité des personnes n'ont pas fait la différence entre les droits et devoirs fictifs et les droits et devoirs réels.
En outre, l'image d'un " beau-parent méchant " et en général les répondants ne souffrent pas de cette situation.
Il est important de noter, ici, que le nombre peu important de questionnaires, ne nous permet pas d'établir une constatation générale.
Cependant, nous avons quand même confirmé nos hypothèses, malgré le peu de réponses.

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