BILAN
DES RESULTATS DE L'ENQUETE



INTRODUCTION

Dans les dossiers précédents, suite aux recherches bibliographiques et aux entretiens, nous avons constaté qu’il existait différentes manières de vivre le célibat.
Nous en avons ressorti trois formes : le célibat subi :la recherche de la vie en couple non réalisée ; le célibat voulu: le choix de ne pas former un ménage ;le célibat par défaut : en attente d’une rencontre. Suite à cette évolution du sujet, notre nouvel objectif est de déterminer les caractéristiques des célibataires selon la manière dont elles vivent leur célibat. En effet, à travers une enquête quantitative nous souhaitons montrer que toutes ne vivent pas le célibat de la même façon : toutes n’ont pas les mêmes appréhensions, les même sentiments, objectifs, activités…
Afin de répondre à nos objectifs, nous avons réalisé un questionnaire destiné aux femmes célibataires de plus de 15ans. Les trente trois questions ont été orientées autour de cinq thèmes développés après une partie formant la fiche signalétique. Nous nous sommes donc penchées sur les occupations liées au célibat (loisirs, lieux de rencontre…), la vision de l’avenir et de la famille, la vie sentimentale, la notion de célibat et l’état d’esprit actuel (moral et sentiments) des femmes interrogées. Dans le but de toucher un maximum de personnes concernées par ce sujet, nous avons réalisé une version Internet puis, en complément, une version papier de notre questionnaire (car Internet n’est encore accessible qu’à une minorité). Nous en avons obtenu huit réponses sur la cinquantaine retenue après deux mois de mise en ligne. Ce résultat fait suite à la promotion de notre enquête auprès de différents sites de rencontre ou de célibataires (en échange d’un lien de notre questionnaire vers leur site), par le bouche à oreille et dans des forums Internet.
Voici donc les résultats et l’analyse que nous en avons ressortis.

Caractéristiques de la population

Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de cinquante femmes sans conjoint. 45 d’entre elles sont célibataires, 3 sont divorcées et 2 sont veuves. Elles ne sont que 9 à avoir des enfants mais ceci peut s’expliquer par le nombre élevé des femmes de moins de 25 ans à avoir répondu, soit 48%. Puis 28% ont entre 25 et 34 ans, 14% ont entre 35 et 49 ans, 8% entre 40 et 54 ans et seul 2% ont plus de 55 ans. Du fait que la majorité des célibataires interrogées ont moins de 25 ans, elles sont 23 sur 49 à être étudiantes. Puis, sur le total des réponses, nous avons 12 employées, 4 enseignantes, 4 femmes exerçant une profession intellectuelle supérieure, 1 profession intermédiaire, 3 cadres, 2 agricultrices et une seule ouvrière. Ce sont en majorité des femmes ayant un haut niveau d’étude (48% ont Bac+2 et plus). La moitié d’entre-elles habite dans une grande ville ou en agglomération, 26% dans un village et 24% dans une ville de taille moyenne.


ANALYSE

Les avantages et inconvéniants du célibat

Nous remarquons tout d’abord que les célibataires ne voient pas les mêmes inconvénients au célibat selon leur âge. Le tableau présentant le principal inconvénient du célibat selon l’âge de la célibataire nous montre que l’inconvénient majeur du célibat varie : 83% des 15/19 ans et 25% des 40/49 ans ressentent un manque affectif comme principal inconvénient, alors que le problème d'argent n’est un inconvénient majeur pour aucune. On remarque que le manque affectif devient mineur face au manque familial pour les femmes plus âgées : 25% des 40/49 ans et 50% des 50/59 ans ressentent un manque familial comme principal inconvénient à leur célibat.
Cependant, nous pouvons remarquer que, quel que soit l’âge, la facilité de sortir apparaît comme le principal avantage à la vie de célibataire : 43% des 15/24 ans, 38% des 25/34 ans et 67% des 35/44 ans. L’autonomie vient en deuxième position avec 20% environ des femmes de chaque classe d’âge. Nous ne pouvons pas réellement donner le principal avantage au célibat des femmes de 44 ans et plus , les chiffres n’étant pas représentatifs , puisque le nombre de femmes de plus de 44 ans ayant répondu est faible…

La vision de l'avenir

Les femmes ayant déjà eu un ou plusieurs enfants sont le plus souvent soit indécises, soit sûres de ne pas fonder une famille. On remarque que 4 célibataires ayant un enfant sur 10 restent indécises sur leur souhait ou non de fonder une famille, et il y a autant de ces femmes qui ne souhaitent pas en fonder une. Les femmes célibataires qui n’ont pas d’enfants, quant à elles sont plus de 50% à vouloir un jour fonder une famille mais pas tout de suite. Nous observons par ailleurs un chiffre non-représentatif : il y aurait 100% des divorcés avec enfants qui souhaiteraient refonder une famille dès que possible, or le 100% provient du fait que notre échantillon n’était constitué que de trois divorcées. Il en est de même pour les deux veuves…
Les célibataires n’ont pas la même inquiétude vis à vis de l’avenir selon la fréquence de leurs relations sentimentales. On peut remarquer que celles qui n’ont jamais de relations sont partagées en 2 principaux groupes : celles qui sont énormément inquiètes (40%) et celles qui le sont un peu (40%). Par contre, les célibataires qui ont régulièrement des relations sentimentales sont prés de 60% à ne pas être inquiètes du tout.
Nous disposons d’un tableau statistique présentant la volonté de fonder une famille selon la profession. Nos remarquons peu de femmes sont sûres de ne jamais fonder une famille . Ce tableau cependant ne nous indique pas clairement une typologie et un profil de la célibataire selon sa profession car les nombres de catégories professionnelles est trop important par rapport au nombre de célibataires ayant répondu au questionnaire . Il en est de même pour le tableau présentant la fréquence des relations selon la profession même si nous pouvons dire que la majorité des célibataires ont des relations sentimentales occasionnelles.

Les sentiments de la célibataire

Nous disposons pour vérifier cela du tableau présentant les sentiments de la célibataire selon son type de célibat (subit, par défaut, ou par choix) par l’intermédiaire d’une devise. Nous pouvons remarquer que selon le type de célibat, la célibataire ne le vit pas de la même façon. Les célibataires par défaut se sentent en majorité confiante( 28% ) ou, indépendantes ( 29%). Seules les célibataires qui subissent leur célibat émettent réellement l’idée d’un manque de confiance en elles( 33% de ce type de célibataire ont pour sentiment prédominant : un manque de confiance en elles ). Nous n’analyserons pas, une fois de plus, les chiffres du célibat par choix et du célibat subi, étant donné que nous avions peu de données.(Nous ne disposons que de 5 célibataires subi et de 3 célibataires par choix sur la cinquantaine de femmes interrogées).

Renseignements complémentaires

Par l’étude des tris à plat, nous pouvons déduire des renseignements complémentaires.
Nous voyons notamment qu’une célibataire sur deux est amoureuse.
Malgré ce que nous pourrions croire, elles sont plus nombreuses à être confiante en l’avenir qu’à ne pas l ‘être :38% ne sont pas inquiètes tandis que seulement 16 sur 100 le sont énormément.
Parmi les célibataires qui fréquentent les lieux de rencontre :4 sur 10 veulent faire simplement des connaissances et 4% d’entre elles recherchent une relation durable : la curiosité et la volonté de relations sans lendemain apparaissent au second plan…Nous pouvons remarquer que les célibataires ne sont que 16 % à fréquenter des lieux de célibataires . Internet reste le principal lieu de rencontre utilisé :62% de celles qui choisissent d’aller dans des lieux de rencontre choisissent Internet.
Trois célibataires sur quatre pensent que le célibat peut être un choix, par ailleurs deux célibataires sur cinq pensent que la célibattante est une femme qui revendique son célibat contre 3 sur 10 qui pensent qu’elle est définit comme une femme qui assume son célibat.
Seules 4% des célibataires se sentent déprimées et 6% se sentent seules. Elles se disent en général confiantes (27%) ou indépendantes (25%).
83% des célibataires ayant répondu au questionnaire sont des célibataires par défaut, c’est à dire qu’elles préfèrent être seules que mal accompagnées même si elles attendent une rencontre. Cela nous laisse imaginer que dans la population totale des célibataires, le nombre de célibataires par défaut doit être prédominant.
Le restaurant semble être une des activités favorites de la célibataire,(48%) suivi des activités de plein air :18%. Elles sortent en général entre amis(74%).
Les célibataires ont en majorité des relations occasionnelles qui se terminent sur leur décision à 50%…


REMISE EN QUESTION

De nombreux chiffres révélés par les tableaux ne sont pas représentatifs. Ceci est dû faible nombre de réponses. En effet, nous n’avons pas beaucoup de célibataires de plus de 40 ans, très peu de divorcées et de veuves, de cadres ou d’ouvrières, de célibataires par choix…
Nous comprenons ainsi pourquoi certains tableaux sont aussi pauvres de preuves concernant les célibataires. Par exemple, le tri multivarié de la « volonté de fonder une famille selon l’âge et la profession » ne nous indique pratiquement rien, puisque nous obtenons souvent aucun ou seulement un cas par ligne, entraînant des 100% observés. Un questionnaire retenu n’a également répondu qu’à très peu de questions ce qui justifie des totaux sur 49 dans plusieurs tableaux.
Le support de l’enquête peut être la cause de l’hétérogénéité des réponses obtenues. En effet, aucun quota n’a été réalisé et le fait que notre questionnaire aie été placé sur le site de la faculté peut expliquer que la plupart des célibataires ayant répondu ont en majorité moins de 25 ans. Cela entraîne donc une répartition inégale entre les différentes formes de célibats : la plupart des célibataires vivent un célibat par défaut puisque étant jeune, leur célibat n’est pour l’instant qu’une passade et non un état. Ceci peut expliquer également le nombre important de femmes ayant un diplôme élevé et une bonne situation professionnelle, sachant que l’accès à un ordinateur et à Internet est encore réservé à une “minorité”.


CONCLUSION

Finalement, suite à une année universitaire de recherches sur le thème de l’identité, nous pouvons conclure cette enquête sociologique, concernant le célibat, en relevant plusieurs points :
Malgré un échantillon peu représentatif, l’étude quantitative, par le biais d’Internet, a montré qu’il y avait bien des tendances différentes selon les trois types de célibat que nous avions mis en valeur (le célibat voulu, le célibat souhaité, le célibat par défaut) : la célibataire par défaut est confiante et indépendante alors que la célibataire qui le subi manque de confiance en elle…
Mais, à travers l’analyse des résultats, nous avons observé qu’il existait différents facteurs qui orientent une femme vers une certaine classe de célibat : l’âge, la fréquence des relations, la situation familiale, la situation professionnelle…
Les résultats statistiques de notre enquête nous permettent donc de prouver qu’il existe bien différents profils de célibataires, comme nous le supposions au début du dossier, et notamment qu’il existe diverses façons de vivre son célibat.

Mais peut-on considérer cette analyse comme valable à partir du moment où le questionnaire n’a été mis en ligne que deux mois et que plusieurs études ont montré qu’Internet n’était pas encore ouvert à tous ?