SOMMAIRE

Introduction

Caractéristiques de la population

Tris croisés

Synthèse

Rapport


Introduction

      La France a toujours été une terre d'immigration. Cette immigration se présente non seulement de façon récurrente mais aussi de façon différenciée. Ainsi les gens s'établissent, fondent des familles . Nous pouvons donc mettre en avant le phénomène d'acculturation c'est à dire les processus par lequel un groupe humain, un individu assimile des valeurs culturelles et étrangères aux siennes. Les enfants d'immigrés reçoivent la culture de leurs parents et ils voient tôt ou tard que la culture autochtone est différente. Ainsi ils doivent prendre en compte de ces différences pour ne pas être rejetés ou marginalisés.

      L'objectif de notre étude est de montrer que, s'il y a discrimination, c'est que la société rejette une partie de la double appartenance des enfants d'immigrés. Comment font-ils face à la société en conciliant la société française a celle de leurs parents ? Pour répondre à cette question nous étudierons les thèmes de société, intégration et acculturation en rapport avec le travail, la scolarité, la religion et la langue. Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles les enfants d'immigrés ont une double appartenance mais une seule culture ; la discrimation est basée sur la couleur et la religion ; la condition des parents (CSP) détermine la situation des enfants.

      Cette acculturation doit se faire en douceur. Il existe des institutions, comme l'école, qui favorisent cette acculturation mais il apparaît que les enfants issus de l'immigration ont un cursus scolaire différents, nous pouvons ajouter que les conditions économiques et sociales déterminent les difficultés rencontrées dans leur scolarité. Il y a une relation de transmission entre cultures c'est à dire que nous supposons que pour une même culture il y a un ensemble de valeurs de transmission.

      Pour vérifier ces hypothèses nous avons établi un questionnaire sur Internet. Il a été mis en ligne du 05/ 03/ 2003 au 07/ 05/ 2003 Le questionnaire était restreint aux enfants d'immigrés âgés de 18 à 30 ans nés en France. Notre page était répertorié sur 2 autres sites, nous avons également sollicité d'autres sites mais nous n'avons pas obtenu de réponses de leur part. En plus sur Caramail et AOL nous avons pû faire une recherche filtrée sur leurs abonnés. Pour AOL ceux ci l'ont mentionné et pour Caramail, c'était sur des Forums. Nous avons obtenu 23 réponses ; nous avons dû supprimer quelques réponses car certaines personnes ont répondu qu'ils sont enfants d'immigrés alors que leurs 2 parents sont Français. La notion d'immigré reste donc assez flou pour certains (peut être ont-ils un autre parent immigré dans leur filiation).



I - Caractéristiques de la population

      Les caractéristiques de notre population se composent majoritairement de femmes, près de 70%, et de jeunes de 18 à 20 ans, à 61%, le reste de la part est composé d'individu de 21 à 30 ans ; de plus, plus de 70% sont célibataires. Une grande partie d'entre eux vu leur âge sont étudiants, 50% de ceux qui travaillent sont à temps complet. Sept personnes sur dix ont au moins le niveau BAC ; il est également à noter que 17,5% de notre échantillon déclare n'avoir aucun diplôme. Plus de 80% disent n'avoir aucun enfant. Mais il faut être prudent avec la manipulation de ces chiffres vu la forte proportion d'étudiants. La religion la plus représentée est la religion musulmane avec 56,5%, suivie des chrétiens et des athés avec 17% et 22%.

      Trois personnes sur quatre a ses deux parents immigrés. Les parents viennent en majorité du Maghreb (61% des pères et 43% des mères). Quand seule l'un des deux est immigrés c'est plus souvent la mère qui est française (22% des mères contre 9% des pères). L'origine géographique des parents est en majorité rurale (70%) ; une grande partie d'entre eux sont ouvriers (56%) et employés (22%) ce qui représente donc à eux deux une grande proportion.


Sexe
Féminin Masculin
15/23 8/23
65.22%34.78%


II -Tris croisés
(Exemple d'un tri croisé)

Tableau 1 : Transmission de la culture des parents

Transmission / Pays des parents (en %)
Forte
Moyenne
Faible
Total
Deux Parents Immigrés
81,1
12,5
6,2
100
Un Parent Immigré
33,3
16,7
50
100
Non Réponse
0
100
0
100
TOTAL
65,2
17,4
17,5
100
Explication :

Ici, le pourcentage est en ligne parce que ce qui nous intéresse est la façon dont varie la transmission par rapport à l'origine des deux parents, et pas le nombre de personnes qui ont deux parents immigrés ou un seul. Il nous a paru plus intéressant de grouper par " un parent immigré " les réponses " Père immigré " et " Mère immigrée ".


Clé de lecture :

50% des enfants d'immigrés qui n'ont qu'un parent immigré ont reçu une transmission faible.


Analyse :

Les enfants ayant deux parents immigrés ont une forte transmission de la culture de leurs parents (81,1%) Seulement 6,2% en ont une faible ; quant aux enfants à un parent d'immigré, la moitié disent qu'ils ont une transmission faible bien que 33,3% disent en avoir une forte. La transmission est toujours présente puis elle varie selon qu'on ait un ou deux parents immigrés.
Par conséquent, les enfants ayant deux parents immigrés ont une transmission forte car pourrait-on croire que leurs parents sont plus imprégnés par leur culture d'origine. Quant à ceux qui ont un seul parent immigré, ils peuvent être plus souvent confrontés au problème d'acculturation (c'est-à-dire : ne pas être intégrés) qui affaiblit la domination d'une culture par rapport à l'autre, parce qu'il y a rencontre entre deux cultures.



Synthèse

      Après avoir réaliser un premier mémoire où nous nous sommes appuyés sur tous types de lecture et un second mémoire sur des enquêtes de terrain (entretiens) nous abordons à présent la dernière phase de notre étude : l'analyse de résultats obtenus à partir d'un questionnaire élaboré sur Internet.
Ce questionnaire est ciblé sur des jeunes d'origines étrangères âgés entre 18 et 30 ans. Tout d'abord nous dégagerons les pratiques culturelles transmises par la famille ensuite le regard qu'ils portent face à la société.
Il y a une relation de transmission entre cultures c'est à dire qu'on suppose que pour une même culture il y a un ensemble de valeurs, de transmissions.


      Dans les différentes familles, il y a des pratiques culturelles et une transmission de celles-ci. Pour notre échantillon, on constate que l'origine majoritaire des parents immigrés sont les anciennes colonies de la France (Tunisie, Maroc, Algérie, Sénégal). Trois personnes sur quatre ont leurs deux parents immigrés et le plus souvent ceux-ci viennent du même pays. Lorsque les deux parents viennent d'un pays du Maghreb c'est le même pays sinon ils ont un conjoint né en France on voit que ces personnes viennent à 70% des petites villes ou de la campagne. On peut formuler l'hypothèse que les parents sont arrivés entre les années 60 et 70, 82,6% d'entre eux, en tant que jeune travailleur, on peut supposer que c'est pour des raisons économiques, et d'autres à cause de conflits coloniaux ou à la suite d'une guerre. Cette époque correspond à une ouverture de l'immigration en France due à un fort besoin de main d'œuvre dans le secteur industriel. Les enfants d'origine mixte, dans leur totalité pensent que les enfants nés en France de parents français sont privilégiés dans la société française. L'origine Magrébine quant à elle est fortement pour cette vision (77,8% sont d'accord) et peu ne sont pas du tout d'accord.
      Les enfants ayant deux parents immigrés ont une forte transmission de la culture de leurs parents (81,1%) seulement 6,2% en ont une faible ; quant aux enfants à un parent immigré, la moitié disent qu'ils ont une transmission faible bien que 33,30% disent en avoir une forte. On pourrait donc croire que les enfants ayant deux parents d'immigrés sont plus imprégnés par leur culture d'origine. Quant à ceux qui ont un seul parent immigré, ils peuvent être plus souvent confrontés au problème d'acculturation parce qu'il y a rencontre entre deux cultures (double appartenance).
La langue fait partie des valeurs culturelles qui peuvent être transmises. Or on remarque que 60% parlent la langue de leurs parents et 11% la comprennent tandis que 14,8% ne la connaissent pas du tout.
Dans notre échantillon, les personnes pratiquantes sont majoritaires (68,75%). Seul un quart des chrétiens sont pratiquants contre cinq ou six musulmans. Les musulmans sont également nombreux à porter un symbole religieux. Généralement, quand on porte un symbole, c'est plutôt une conviction religieuse. Notre hypothèse qui était que les enfants d'immigrés portent des symboles religieux pour montrer leur appartenance à un autre groupe, pour s'affirmer en tant qu'individualité ne se vérifie pas dans notre étude.

     La transmission se fait dans un contexte familial. La quasi totalité estime, avoir des liens étroits avec leurs parents. Tandis que concernant les liens avec la famille élargie, l'éloignement est plus remarqué. Ceci peut s'expliquer par la distance entre ces membres. Quant au fait de trouver important de donner un prénom à ses enfants en rapport avec la culture d'origine des parents, l'explication vient de la famille et non du pays d'origine.
Les amis font partis de l'entourage. Nous constatons que 90% des personnes qui ont répondu ont des amis de même origine, leur part dans le cerche amical varie selon chacun. Il y a autant de personnes qui ont des amis de mêmes origines biens présents (21,74%), majoritaires (30,43%) et minoritaires (39,13%)
      La famille constitue une institution mais les enfants d'immigrés sont confrontés à dautres institutions extérieures. A l'école, les personnes interrogées, 60% n'ont pas trouvé de différences entre eux et les français nés en France de parents français, alors que lorsqu'ils grandissent, par exemple lors de l'embauche, ils ne sont plus que 40% à penser qu'il n'y a pas d'incidence. En dehors de ces institutions, l'origine est un avantage à l'école et au travail, ils sont le triple ou huit fois plus à penser que leur origine est un handicap.
      Dans notre étude il ressort qu'une quelconcque intensité des rapports amicaux et familiaux entretenus avec des individus de même origine n'infue nullement sur leur vision du monde. Malgré tout, on constate que lorsqu'il y a une vision plus proche de la culture des parents, l'entourage de même origine est fort, et à l'inverse quand l'individu se sent plus proche de la vision française, l'entourage de même origine est plus souvent faible. Ceci se confirme lorsque l'on voit que 43,4% de ces jeunes pensent qu'ils sont intégrés. Néanmoins ceux ci évoquent à 72,8% que les jeunes nés en France de parents français sont privilégiés. L'origine la plus concernée pour ce pourcentage est l'origine Maghrébine et l'origine mixte.


     A la lecture de ces résultats, nous pouvons affirmer que les liens familiaux favorisent la transmission des pratiques culturelles, par contre cela n'empêche pas leur intégration même si ceux qui ont une transmission forte (43%) préfèrent l'intégration par le multiculturalisme (c'est à dire que la société d'acceuil accepte leur culture étrangère). On constate que ces jeunes ont un entourage d'origine moyenne ou forte (69,6%). Et généralement l'origine n'a aucune incidence bien que la part concernant l'handicap n'est pas négligeable.
Les limites de notre étude sur Internet font que nous touchons un public limité (spécialement en France) puisque l'accès à Internet reste encore restreint. Et nous sommes confrontés à un second problème, celui de ne pas pouvoir vérifier la véracité des réponses et la bonne compréhension des questions de nos répondants.