Le bilan de l'enquête

Avec ce questionnaire, nous souhaitions répondre aux questions que nous nous posions depuis le départ de notre travail. Quelle place les loisirs occupent-ils dans la vie des étudiants ? Sont-ils importants pour nous et pour la réussite de notre vie étudiante ?
Mais surtout, comment évoluent-ils au fur et à mesure des années d'études ?
Dans la partie qui suit, nous allons étudier les résultats obtenus mais aussi les limites de notre travail.

Nous avons obtenu 42 réponses à notre enquête. Au fil de notre analyse, nous avons malheureusement constater qu'un faible effectif pouvait être à l'origine de biais.
En effet, pour les modalités de certaines variables, nous n'avons reçu qu'une seule réponse. Il est donc très difficile de tirer des conclusions des chiffres que nous avons obtenus.

Peu à peu, notre intérêt s'est surtout porté sur l'évolution des loisirs en fonction du niveau d'études. C'est pour cela que les trois tris croisés comportent la " variable niveau d'études ".

Nous voulions que le questionnaire " fasse le tour " de la vie d'un étudiant. C'est pour cette raison que nous avons posé plusieurs questions concernant les parents, leurs situations professionnelles et les revenus, mais aussi la fréquentation de l'Université, de la bibliothèque, etc. Cependant, nous n'avons pas exploité toutes ces informations car elles s'avéraient inintéressantes pour notre étude. Une bonne partie des questions n'ont pas été d'une grande utilité.

Qu'avons-nous obtenu comme résultats ?
Pour commencer, parlons de la population qui a répondu à notre enquête.
66.7% des enquêtés sont des filles.
38.1% des personnes sont âgées de 20 ans, et 59.52% sont à niveau Bac+2.
Les deux derniers résultats s'expliquent par le fait que nous ayons utilisé le " bouche à oreille " comme principal moyen de promotion de notre enquête. Par conséquent, beaucoup de personnes de notre classe y ont répondu, ainsi que certaines de nos connaissances.
42.86% des enquêtés vont dans une Université du Nord-pas-de-Calais. Suivent Paris(16.67%) et la Picardie(14.29%).
61.9% des enquêtés sont en sciences humaines( résultats toujours expliqués par la grande contribution des étudiants de MISASHS, et par le fait que les étudiants en sciences humaines sont sensibles à ce type de travaux, puisque eux-mêmes en effectuent.

Nous avons demandé aux étudiants leur opinion concernant le temps laissé par leurs études aux loisirs.
Il en ressort que leurs avis sont partagés. En effet, ils sont autant à affirmer que les études laissent peu de temps, ou au contraire, beaucoup de temps (47.62% pour les deux). Il nous a semblé intéressant de croiser cette opinion avec la variable du niveau d'études. L'opinion changent-elles au fur et à mesure des études ?
A niveau Bac+1, ils ne sont que 9.52% à déclarer avoir beaucoup de temps pour les loisirs. Ce chiffre passe à 33.33% à niveau Bac+2. On voit ici l'évolution de l'opinion d'une année sur l'autre.
Les " Bac+1 " sont confrontés à une nouvelle vie( la faculté, départ de chez les parents..). Ill leur faut donc trouver une organisation adaptée à ces changements. C'est peut-être pour cela qu'ils jugent ne pas avoir beaucoup de temps pour leurs loisirs.

42.86% des enquêtés vivent encore chez leurs parents pendant la semaine. En commençant notre travail, nous pensions trouver plus de personnes vivant seule. Notons que seulement 4.76% habitent en cité universitaire.

Concernant l'argent destiné aux loisirs, 38.1% des enquêtés déclarent utiliser le quart de leurs revenus globaux mensuels pour les loisirs. Cette proportion n'est pas très élevée. Ces résultats confirment ce que nous avions déjà remarqués lors de nos trois entretiens. En effet, les trois personnes interrogées n'avaient pas un budget très importants consacré aux loisirs. Les étudiants sortent(38.1% sortent une fois par semaine,33.33% deux fois), mais ne dépensent pas beaucoup.
Le fait que 38.1% des enquêtés répondent ne sortir qu'une fois par semaine s'explique peut-être par le fait qu'une majorité des enquêtés habitent encore chez leurs parents, ce qui limiterait les sorties possibles.

Globalement sur la population entière de l'enquête, 52.39% des personnes répondent sortir plus avec les amis d'avant la fac(contre 28.57% répondant autant les uns que les autres). Nous avons voulu savoir si la distinction entre les deux " groupes d'amis " état toujours faite au fur et à mesure des études.
A niveau Bac+1, l'avis est partagé. Ils sont 9.52% à affirmer sortir plus avec les amis de la fac, mais ils sont autant à affirmer sortir autant avec les uns que les autres.
A niveau Bac+2, 26.19% prétendent sortir plus avec les amis d'avant la fac.
Nous avions émis l'hypothèse, qu'au fur et à mesure des années d'études, l'étudiant faisait toujours cette distinction. Les chiffres montrent que le niveau d'études n'atténue pas cette distinction.(les Bac+4 et 5 ayant répondu affirment plus sortir ace les amis d'avant la fac). Lors des entretiens, nous étions en face de trois personnes dont deux qui ne faisaient plus cette distinction. Nous avions alors remis en question notre hypothèse. Les résultats obtenus grâce à l'enquête confirment notre idée de départ.
Notons que le seul Bac+6 et plus ayant répondu cite les amis de sa ville universitaire comme personnes avec qui il sort le plus. Cela peut peut-être s'expliquer. A ce niveau d'études, on peut supposer que l'étudiant considère son lieu d'étude comme sa ville. Plus aucune distinction n'est faite, ni pour la ville, ni pour les amis.

L'adhésion à une association était un point qui nous intéressait particulièrement au début de notre enquête(nous avions choisi d'interroger pour nos entretiens une étudiante inscrite dans une association)
Cependant, les résultats de l'enquête sur internet n'ont pas permis de prendre en compte sérieusement l'adhésion à une association. Seulement 16.67% des enquêtés ont répondu faire partie d'une association(soit en 7 personnes sur 42 !) Nous avons donc rejeté l'idée de croiser cette variable avec le sexe.

47.62% des enquêtés pensent que les loisirs permettent d'affirmer l'identité étudiante. Le fait de sortir, de partager des activités avec d'autres étudiants permettrait de se définir soi-même comme étant étudiant.
C'est ce que nous pensions au départ, et les résultats tendent à confirmer notre idée.
Notons tout de même que 28.57% pensent que les loisirs n'ont pas d'incidence, et que l'on ne " devient " pas un étudiant grâce aux loisirs partagés avec d'autres étudiants.

45.24% des étudiants interrogés affirment ne jamais aller dans des soirées étudiantes(40.48% y vont rarement), contre 4.76% qui y vont très souvent.
L'image d'étudiants passant leur temps dans ce genre de soirées peut alors être remise en cause. Les étudiants sortent mais préfèrent d'autres types d'activités(24 personnes sur 42 citent " aller dans les bars " comme une de leurs activités favorites,30 citent " chez des amis ", 28 le ciné, 17 les concerts…(cette question pouvait recevoir plusieurs réponses)
Notons que pour 33.33% des enquêtés(soit 14 personnes), les soirées étudiantes permettent d'élargir son réseau amical.
C'est ce que nous pensions également.

Les personnes interviewées durant la phase exploratoire avaient insisté sur le fait que les loisirs étaient " essentiels " dans leur vie étudiante, et qu'ils n'imaginaient pas pouvoir ne pas en avoir. Ils affirmaient également que ceux-ci permettaient la réussite de la vie étudiante.

Notre grande surprise vient en observant les résultats suivants :
La majorité des enquêtés(52.39%) considèrent que les loisirs sont relativement importants. Nous sommes loin du " essentiel " précédent. Seulement 7.14% les considèrent comme primordiaux.
Il faudrait alors peut-être relativiser l'importance des loisirs dans la vie des étudiants. Leur place est peut-être moins grande que nous l'avions pensé.
Mais il se peut aussi que les étudiants ne soient pas " conscients " de cette importance.
Paradoxalement, ils sont 57.14% à déclarer que les loisirs permettent de réussir sa vie étudiante(pour seulement 14.29% à dire le contraire)
En résumé, les étudiants ne voient pas les loisirs comme très importants dans la vie étudiante, mais ils les considèrent tout de même comme un facteur permettant de réussir sa vie étudiante.

Enfin, 33.33% des enquêtés disent sortir plus depuis le début de leurs études. Peu se sont inscrits en association(9.52%)


Cette enquête nous a permis d'observer l'évolution des loisirs, et du réseau amical au fil des études.
Mais cette observation reste tout de même " lointaine ". Nous ne pouvons en effet saisir toute la réalité des comportement des étudiants à travers le travail que nous avons effectué. Nous nous sommes concentrés pour les tris croisés sur le niveau d'études. Nous aurions peut-être dû croiser d'autres variables entre elles pour obtenir d'autres résultats.

Nous avons pu infirmer et confirmer certaines de nos hypothèses de départ grâce à ce questionnaire.
Ce fut pour nous une expérience enrichissante. Même si celle-ci ne nous a pas réellement permis de découvrir des choses en ce qui concerne les étudiants et leurs loisirs, elle nous aura au moins appris une certaine manière de travailler.