« Cette femme unique, nous savons bien que c’eût été une autre pour nous, si nous avions été dans une
autre ville que celle où nous l’avons rencontrée, si nous nous étions promenés dans d’autres quartiers, si nous avions
fréquentés un autre salon. Unique, croyons-nous ? Elle est innombrable. » Proust.
Partant de ce constat, nous avons cherché à mettre en évidence les différents critères de sélection du partenaire.
Notre conclusion est basée sur un échantillon de 67 personnes dont 73,13% de femmes et 37,68% de couples d'étudiants.
Nous avons observé que l’homogamie physique a une influence dans le choix
du partenaire.Nous avons interrogé notre échantillon sur leur taille et il s'avère qu'environ 75 % des
couples ont à peu près la même taille (à 20 cm près) que leurs partenaires.Cette hypothèse avait
d’ailleurs été vérifié par Pearson qui avait montré l’importance du facteur taille sur le choix du
partenaire. Elle sera reprise par Girard, puis par Bozon et Héran.
Toutefois, le physique ne se résume pas à la taille, mais il a été très difficile de mettre en avant
d’autres facteurs, comme le poids, qui pourrait justifier du même type d’analyse.
Pour le physique, nous pouvons observer que les gens accordent une importance à la beauté dans le
choix du partenaire. Effectivement, 46,4% de notre échantillon trouve que leurs partenaires répondent
à leur idéal de beauté et 36,2 % répondent un peu à leur idéal de beauté. Le physique a donc une
importance dans le choix du partenaire, mais elle n’est pas primordiale, parce que nous avons constaté
que le culturel est une dimension plus importante. En effet, lorsque nous avions demandé à nos enquêtés de classer, par
ordre décroissant, certaines qualités que l’enquêté peut retrouver chez son partenaire, nous remarquons que dans notre
échantillon, les goûts communs priment sur l’aspect physique. Donc, nous constatons que le culturel est plus important que
le physique.De même, nos enquêtés ont classé en premier les qualités morales et en dernier le milieu social : 70,96 %
d’entre eux ont choisi les qualités morales en première position et 82,26 % ont classé le milieu social en dernière
position. Selon l’individu, les qualités morales d’un individu permettraient à l’individu de choisir son partenaire et
le milieu social ne serait pas un élément à prendre en compte dans le choix du partenaire. Or, d’après notre enquête,
il est évident que le milieu social joue un rôle important.
On remarque que 74,6% des couples ont une différence d'âge qui est inférieure ou égale à
2ans, ce chiffre peut s'expliquer par le taux de pourcentage important d'étudiants. Cependant, seulement 25,4% des couples ont
une différence d'âge qui est un peu importante.
En ce qui concerne la situation matrimoniale, nous avons pu constater que les partenaires avaient la même situation
matrimoniale. En effet, 94% des couples étaient célibataires avant leur rencontre avec leur partenaire.
Toutefois, ces chiffres n'ont pû être vérifiés au niveau des couples divorcés à défaut de ces derniers dans
notre échantillon. De même, il nous a été impossible de vérifier si les partenaires qui avaient déjà des enfants
choisissaient plus facilement des partenaires qui avaient également des enfants, à défaut de personnes ayant déjà eu des
enfants avant leur rencontre avec leur partenaire dans notre échantillon.
A travers notre enquête, nous avons pu observer que 41,66% des personnes ont connu
leur partenaire par l'intermédiaire de leurs amis ce qui montre l'importance de la sociabilité dans le choix du partenaire;
alors que 4,55% ont connu leur partenaire par l'intermédiaire de leur famille, ceci montre la perte d'influence de la famille
qui autrefois était très forte.
Nous remarquons également que 95,24% des parents ont une bonne opinion du partenaire contre 2,38% qui ont une mauvaise opinion;
cette influence demeure tout de même.
En ce qui concerne l'influence des parents, les enquêtés prennent en compte l'avis de leurs parents à 50,72% contre
49,28% qui n'en tiennent pas compte.Ceci montre qu'un couple sur deux ne se soucie pas de l'avis de ses parents, donc il y a
une perte d'influence des parents sur le choix du partenaire. Alors qu'autrefois les parents avaient un rôle décisif
sur le choix du partenaire des enfants, ceci serait dû à la montée de l'individualité.
Nous constatons également une importance de la sociabilité entre amis. En effet, 53,73% des couples avaient des amis en commun
avant leur rencontre. Cependant le pourcentage de couples ayant connu leur partenaire par l'intermédiaire de leurs amis n'est
que de 4,55%, cela peut s'expliquer par le fait que les amis n'ont pas à proprement parlé servi d'intermédiaire à la
formation du couple.
Toutefois, le fait que 53,73% des couples avaient des amis en commun avant leur rencontre met en évidence le fait que les
amis jouent un rôle qui est certes relatif dans la formation du couple. En effet, le groupe d'amis permet de présenter
des partenaires possibles et de favoriser les unions au sein du groupe.
En ce qui concerne l'influence des lieux de rencontre, 37,68% des couples se rencontrent lors
de leurs études, ceci peut s'expliquer par le fait que notre échantillon est constitué de 39,13% de couples d'étudiants.
Comme le disent M.Bozon et F.Heran "N'importe qui n'épouse pas n'importe qui car n'importe qui ne rencontre pas
n'importe qui."
10,14% des couples se sont rencontrés dans des bals ou dans des discothèques et 10,14% des couples se sont rencontrés sur
Internet. Cette arrivée des rencontres sur Internet est intéressante car il y a peu de temps Internet était encore méconnu.
Cependant, de nos jours, tout le monde n'a pas accès à Internet, par conséquent les rencontres sur Internet sont destinées à
une certaine catégorie de personnes.
A travers les chiffres que nous obtenons, c'est à dire 56,7% des personnes qui sont nées dans le même département que leur
partenaire, on s'aperçoit que l'homogamie géographique est toujours présente même si elle a diminué depuis 1959.
De plus, nous nous apercevons que 58,21% des personnes habitaient dans des communes assez proches lors de leur rencontre, ce résultat
affirme l'endogamie chez les couples, bien que le pourcentage des partenaires qui habitaient lors de leur rencontre dans
des communes éloignées a augmenté. En effet, il est de 41,79% et ceci serait dû à la mobilité sociale.
Nous voulions vérifier si l'homogamie culturelle était présente, et nous l'avons constaté par
divers résultats : Les personnes, qui ont une opinion religieuse commune, se regroupent. En effet, les catholiques
choisissent un partenaire le plus souvent de même religion. 58% des couples ont une religion en commun ou n’en ont pas.
Avoir les mêmes opinions religieuses joue un rôle important sur le choix d’un partenaire.
Ensuite, nous avons remarqué que les goûts communs entre deux partenaires interviennent dans le choix du partenaire.
En effet, 62 % des personnes interrogées ont un caractère proche.
Nous avons pu voir qu’il y avait une influence du caractère sur le choix du partenaire.
Le célèbre proverbe « Qui se ressemble, s’assemble. » semble se confirmer puisque nous avons observé que les timides
se mettaient plus généralement avec les timides, et ceci est également valable pour les autres caractères.
Par ailleurs, 72,73 % des couples ont la même opinion sur le mariage que leurs partenaires. 69,7 % de notre échantillon
ont le même avis sur le nombre d’enfants qu’ils désirent avoir. Ceci nous montre que ces opinions, qui relèvent de la
personnalité, ont une influence sur le choix d’un partenaire.
Nous retrouvons également des ressemblances sur les centres d’intérêts, car seulement 1,09 % de notre échantillon affirme
ne pas avoir de centre d’intérêts communs. Les loisirs et les centres d’intérêts permettent de réunir les partenaires.
En ce qui concerne les autres couples, ils ont au moins un centre d’intérêt en commun.
De même, nous pouvons affirmer que le niveau d’études joue un rôle important. 57,14 % des couples interrogés ont le même
niveau de diplôme. L’individu choisit un partenaire qui a des caractéristiques intellectuelles communes.
Girard disait : " La foudre quand elle tombe, ne tombe jamais n’importe où, elle frappe avec
prédilection la diagonale".
Cette diagonale, il s’agit de la droite de la répartition des conjoints en fonction de leurs
classes sociales, cette droite forme une diagonale car il y a une très forte tendance à l’homogamie socioprofessionnelle chez
les conjoints. En effet, les partenaires appartenaient au même milieu social ( les ouvriers avec les ouvriers, les cadres avec
les cadres). Ainsi, d’après nos résultats, l’homogamie socio-professsionnelle semblerait se confirmer encore de nos jours
(toutefois, ces resultats ont été très fortement influencés par le fort pourcentage d’étudiants constituant notre échantillon
). En effet, 57.6 % des couples interrogés appartiennent au même milieu social . Cependant, certaines catégories
socio-professionnelles ont une tendance plus homogame que les autres : par exemple, les agriculteurs ont une plus forte
tendance homogame alors que les cadres eux, ont une tendance plus exogame ( c’est à dire qu'ils choisissent plus facilement des
partenaires qui appartiennent à d’autres milieux sociaux). Malgré le maintien d’une certaine homogamie
socio-professionnelle, nous nous apercevons que cette homogamie est en baisse en comparaison avec autrefois (d' après
l’analyse de A.Girard) . De même, d’après notre enquête, nous notons que de nombreuses personnes considèrent que le milieu
social n’est pas un critère important de sélection du conjoint. En effet, 69.7 % des enquêtés ont répondu que pour eux
le milieu social de partenaire n’avait aucune importance.
En ce qui concerne l’homogamie sociale, nous nous apercevons que contrairement à l’homogamie
socio-professionnelle celle-ci est en recrudescence. En effet, 41.4 % des couples interrogés ne sont pas issus du même
milieu social alors que par exemple, en 1984, 57 % des couples étaient issus du même milieu social. Girard expliquait ces
diminutions par la montée de l’homogamie culturelle qui tendait à devenir de plus en plus importante, le choix du conjoint
s’effectuerait de nos jours plus sur des critères culturels que sociaux.
69,70 % des personnes de notre échantillon affirme qu’appartenir au même milieu social n’est pas important.
Pourtant d’après notre enquête, il s’avère que l’individu choisit un partenaire qui lui est proche, aussi bien sur le plan
social, physique ou culturelle.
Est-ce que l’individu fait des choix inconsciemment sans le savoir ?