Nous tenons à vous remercier d'avoir répondu à notre questionnaire.
Nous avons comptabilisé -grâce à votre partcipation- 79 réponses.
Le but de ce questionnaire était d'analyser les moyens d'action politique
des citoyens et la perception qu'ils en ont. On voulait également s'attarder
sur l'implication des citoyens aux différents échelons politiques: local,
régional,
national. En fin de compte, notre recherche avait pour but de connaître
les moyens d'action des individus
dans leur vie quotidienne, et de savoir l'impact qu'a le niveau d'études,
l'âge, le nombre d'habitants de
la ville où habite la personne sur l'implication politique.
Nous allons, avec cet échantillon, vous présenter quelques résultats
et croiser certaines questions afin d'établir des corrélations. Par exemple,
on va mettre en lien le statut de la personne à la connaissance du nom de son
député, ou encore le nombre d'habitants de la ville où habite la
personne à la question portant sur la participation à différentes
manifestations. On pourra par ce biais déduire des liens entre différents
faits.
On pourra, par exemple, savoir si la distribution de tracts
est plus répandue chez les actifs à temps plein ou chez les étudiants, ou si
la connaissance du nom de son maire a un lien avec le nombre d'habitants de
la ville où habite la personne.
Nous vous signalons cependant, que les résultats que nous allons vous
présenter ne peuvent en aucun cas être éclectiques et représentatifs. En
effet, même si nous avons essayé de diffuser le plus largement possible
l'information, les personnes ayant répondu à ce questionnaire restent en
grande partie des étudiants. De plus, la représentativité reste limitée,
en sachant
que certaines catégories de personnes ont moins accès à internet que
d'autres.
Nous ajoutons enfin, que l'échantillon de 79 personnes ne nous a pas
permis de réaliser une analyse approfondie, c'est donc ici davantage un
compte-rendu des résultats que nous allons vous présenter.
Nous allons maintenant vous présenter les caractéristiques générales des 79 personnes ayant répondu à notre questionnaire.
Le statut
Parmi les réponses obtenues, une majorité de personnes ayant participé à l'enquête sont des actifs occupés puisque parmi la population interrogée 40,5% sont en CDI et 6,33% sont en temps partiel. Il est également intéressant de noter que notre panel n'est pas vraiment représentatif dans la mesure où les étudiants, lycéen et collègiens sont sur-représentés (36,71%). Enfin, les autres personnes ayant répondu sont représentées plus ou moins dans les mêmes proportions: il s'agit de retraités (5,06%), de femmes au foyer (3,80%) et de chômeurs (2,53%).
L'âge
L'âge des personnes ayant répondu à notre questionnaire est assez bas puisque la majorité des personnes ayant répondu (33/79) ont entre 18 et 25 ans. La seconde classe d'âge la plus représentée est celle des 35-55 ans (plus d'un quart des participants). Nous avons également obtenu des réponses de la part de 13 participants âgés de 25 à 35 ans. Enfin, les classes d'âges extrêmes sont très peu représentées puisque seulement 12% des personnes ayant participé ont 55 ans et plus et 2,5% étaient âgés de moins de 18 ans.
La taille des villes
Une autre dimension qui nous intéressait en réalisant notre enquête était la taille des villes. Ainsi, il s'agissait de voir si les habitants des grandes villes avaient une vision différente du système politique et s'il y avait des différences, de savoir si cela avait un impact sur la participation politique effective. Ainsi, la majorité des enquêtés (30,38%) habite dans une ville comptant entre 10 000 et 50 000 habitants. Ensuite, viennent les habitants des communes ayant entre 3500 et 10 000 habitants puisque près d'un quart des personnes ayant répondu aux questionnaires habitent ces villes. Enfin, dix-sept et treize des soixante-dix-neuf participants résident respectivement dans des villes comptant moins de 3500 habitants et entre 50 000 et 200 000 habitants.Enfin, seuls 7,5% des enquêtés habitaient dans des communes dénombrant moins de 3500 habitants.
Le sexe
Concernant, le sexe des enquêtés on remarque que, même s'il existe une légère différence dans le nombre de participants entre hommes et femmes (44 hommes et 35 femmes) le panel est à peu près représentatif de la population française.
Nous allons maitenant vous présenter nos principaux résultats
Relation statut-implication
Nous rappelons encore une fois que les étudiants sont beaucoup plus représentés dans notre échantillon (étudiants : 36,71%), mais à plusieurs reprises nous retrouvons le même type de résultats qui montre que les groupes d'actifs et d'étudiants voient la politique autrement que les autres groupes, et sont donc par conséquent davantage impliqués. En d'autres termes, la perception qu'ils ont de la politique influe directement sur leurs différentes actions. En effet, on peut s'en rendre compte lorsque l'on se penche sur la question de la capacité. Nous avons tourné la question ainsi : vous sentez-vous capable de faire de la politique ?
| | capacite |
| | o | n | total |
statut | chomeur | 1 | 1 | 2 |
au foyer | 0 | 3 | 3 |
retraites | 0 | 4 | 4 |
autre | 3 | 1 | 4 |
temps partiel | 2 | 3 | 5 |
scolaire | 10 | 19 | 29 |
CDI | 14 | 18 | 32 |
total |
30 | 49 | 79 |
---|
La remarque est que pour chaque catégorie (CDI, scolaire, temps partiel, personne au foyer, chômeur, retraité, autre) il y a davantage de non que de oui, c'est-à-dire qu'en majorité les gens ne se sentent pas capables de faire de la politique. Mais outre ce constat, on peut souligner le fait que se soient plus les actifs (ici CDI uniquement) et les étudiants qui se sentiraient capables de se lancer dans la politique, en effet ils sont 14 (17.72%) chez les actifs et 10 (12.65%) chez les étudiants, alors que les autres catégories sont à peine ou pas représentées.
Or, le fait de se sentir ou non capable de faire de la politique est bien dû à la perception que les citoyens ont de cette dernière, et cela va avoir directement des conséquences sur leurs actions. Si l'on regarde les chiffres de certaines questions on en a directement la preuve. Plusieurs questions tournaient autour de la présence à différentes manifestations politiques ou pas (c'est-à-dire ici les réunions, les conseils municipaux mais aussi les conférences), nous avons tourné l'une d'elle ainsi : avez-vous déjà assisté à une conférence portant sur la politique ?
| | assisteconference |
| | O | N | total |
statut | chomeur | 1 | 1 | 2 |
au foyer | 0 | 3 | 3 |
autre | 1 | 3 | 4 |
retraites | 0 | 4 | 4 |
temps partiel | 3 | 2 | 5 |
scolaire | 13 | 16 | 29 |
CDI | 14 | 18 | 32 |
total |
32 | 47 | 79 |
---|
On remarque encore ici que les personnes qui ne se sont pas rendues à une conférence sont majoritaires (47 personnes contre 32). Sinon, on constate que les chiffres sont proches du tableau précédent. En effet, ce sont là encore les actifs (CDI uniquement) et les étudiants qui se rendent davantage aux conférences, alors qu'il n'y a aucun retraité ou personne au foyer. Les actifs embauchées en CDI sont 14 (17.72%) et les étudiants 13 (16.45%), alors que les personnes travaillant en temps partiel sont 3 (3.79%) et les retraités et les personnes au foyer ne sont pas représentées.
En un mot, lorsque les personnes ont une certaine perception de la politique (ici lorsque ces dernières se sentent capables de faire de la politique) cela les pousse à s'impliquer davantage (ici assister à une conférence portant sur la politique). Et ce que l'on peut souligner c'est que cette perception est différente selon le statut de la personne en question, et a donc des conséquences sur les moyens d'action des citoyens.
Zone d'habitation et participation politique
Parmi les pistes que nous souhaitions explorer, il y a celle qui consistait à savoir s'il était possible d'établir une corrélation entre la zone d'habitation, notamment périphérique, et la perception de la participation politique.
Avant tout, nous allons présenter les caractéristiques concernant les lieux et types d'habitation de la population qui a participé à notre enquête.
Parmi les 79 enquêtés, 11 d'entre eux (soit 14%) ont déclaré être locataire auprès d'un bailleur public, 15% auprès d'un bailleur privé et plus des deux tiers des enquêtés déclarent être propriétaires.
Il faut par ailleurs noter que nous avions choisi un autre indicateur pour étudier ces populations. Ainsi, nous avons demandé aux personnes interrogées quel était en moyenne le temps qu'il mettait pour se rendre de leur lieu de résidence au centre ville de leur commune. Les résultats ont été les suivants: une large majorité (64%) des personnes interrogées déclarent mettre moins de 110 minutes, 29% entre 10 et 20 minutes et 7% mettent plus de 20 minutes. Ainsi, cette question avait pour but de mesurer l'éloignement du point de vue de la distance en temps (ce qui ne correspond pas forcément à une distance géographique) entre le domicile et le centre de la ville des enquêtés.
A un niveau national les différences en matière de connaissance de participation politique semblent plus atténuées.
Taille de la ville et implication dans la vie politique
L'un des objectifs, en mettant en ligne notre questionnaire, était de voir si les individus qui résidaient dans une petite ville ou un village, s'impliquaient davantage dans la vie politique que ceux vivant dans les grandes villes.
A la vue des réponses apportées par les personnes interrogées, un premier constat peut être fait; il apparaît en effet que les individus vivant dans les villages semblent très proches de leur maire (en tout cas plus proches que les citadins des plus grosses agglomérations). On remarque, à ce propos, que la rencontre avec le maire à domicile est une pratique relativement courante et exclusive en « campagne ».
En revanche, il est à noter que discuter avec le maire dans la rue, est une pratique tout aussi courante pour les personnes qui résident dans les communes de moins de 3.500 habitants que pour celles qui habitent les communes entre 3500 et 10.000 habitants.
Après avoir mis en évidence, la proximité entre les personnes vivant, notamment dans les villages, et les représentants du monde politique, un second objectif de l'étude était de nous intéresser à l'implication des interrogés dans la vie politique. Les questions posées doivent, à ce titre permettre de reconnaître le degré d'implication de chacun : assister, comme simple spectateur à un meeting par exemple, jusqu'à des formes plus engagés d'action politique comme distribuer des tracts. Les réponses sont à ce sujet beaucoup plus contrastées et permettent difficilement d'établir une tendance nette dépendant de la taille de la commune dans laquelle les sondés habitent.
Prenons comme exemple le fait d'assister à des réunions (meeting, débat avec des élus..) ou des conférences politiques, les résultats sont très homogènes et dépendent donc peu de la taille de la commune avec les valeurs moyennes suivantes : 46% des personnes prétendent assister aux premières, 41% aux secondes. Les écarts de pourcentages enregistrés pour les différentes catégories de ville sont peu significatifs.
| | assisteconference |
| | O | N | total |
habitant | 200.000+ | 3 | 3 | 6 |
50.000-199.999 | 7 | 6 | 13 |
-3500 | 3 | 14 | 17 |
3500-9999 | 9 | 10 | 19 |
10.000-49.999 | 10 | 14 | 24 |
total |
32 | 47 | 79 |
---|
Au départ, nous cherchions à savoir si la connaissance qu'ont les individus du système politique et des moyens d'action politique mis à leur disposition (acquises dans le système scolaire, au travers des médias mais également dans leur vie de citoyens) avait une incidence sur leur perception de l'action politique c'est-à-dire sur la façon dont les individus se représentaient la participation politique comme un domaine dans lequel il est facile, ou pas, d'entrer, accessible ou non.
A partir de là, la deuxième relation, la deuxième articulation que nous voulions illustrer était celle des liens entre cette représentation effective qu'avaient les individus du monde politique et des différents moyens d'action qui le caractérisent (candidatures à un scrutin électoral, grèves, manifestations, pétitions, adhésion à une association,...) sur leur participation effective c'est-à-dire autour de quatre grandes idées.
Ainsi, nous avons pu montrer que si les facteurs que nous avions déterminé au départ comme ayant une incidence sur la perception du monde politique pouvaient effectivement être déterminants sur la participation réelle, ces liens ne sont pas toujours aussi simples. De même, au niveau local comme au niveau national, même si on a pu mettre en évidence des éléments intéressants reliant ces deux niveaux, ces liens ne sont pas équivoques.
Cette étude nous aura en tout cas permise de voir que la représentation du monde qu'avaient les individus influaient en partie sur leurs décisions et leurs actions, il semble que d'autres facteurs puissent venir interférer dans leur représentation subjective de ce monde. Ainsi, il serait intéressant de voir si les évolutions récentes de la politique (« peoplelisation » de la vie politique, très forte utilisation des médias de la part des politiques, développement de la démocratie participative,...)avaient une influence visant à inciter les gens à s'investir davantage en politique.