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Rapport final sur les comportements audiovisuels

  1. Hypothèses
  2. Population
  3. La pratique du téléchargement
  4. L'impact de la loi HADOPI sur le téléchargement
  5. L'influence économique
  6. L'influence des caractéristiques personelles
  7. L'influence du niveau d'études et du statut
  8. Conlusion

Nous avons obtenu de nombreuses réponses. Nous vous remercions de nous avoir aidé dans la réalisation de notre projet.

Hypothèses

Population

Vous êtes une majorité de femmes à avoir répondu. En effet, près de deux personnes sur trois ayant répondu etaient des femmes comme le montre ce graphique. En effet la proportion de femmes, ayant répondu est de 62,4 % et de 37,6 % pour les hommes.

graphique_selon_le_sexe legende1

De plus, pour une nette majorité d'entre vous, vous êtes des étudiants bien que le nombre d'actifs est assez élevé. Les collégiens, lycéens et les inactifs sont en nette infériorité. En effet on peut supposer que la technique de publicisation du questionnaire a entraîné des biais plus importants que prévus. Voici le tableau récapitulant les données obtenues selon le statut.

Étudiants 55,4 %
Actifs 38,6 %
Collégiens, Lycéens et Inactifs 6 %

De plus, on observe que vous êtes majoritairement diplômés soit du Baccalauréat, d'une Licence, d'un Master ou d'un niveau Bac + 2. Vous êtes donc majoritairement assez diplômés mais également pour beaucoup encore en études. En effet, près de 65 % d'entre vous sont encore en études et 38,9 % sont soit en licence ou en master.

Ceci s'explique par l'âge de la population car en effet la population cible était surtout les jeunes. On remarque donc que vous avez très majoritairement moins de 25 ans (74 %). Il y a une proportion égale environ des classes d'âges des 15 à 20 ans et celles des 20 à 25 ans (environ 38%).

15 à 20 ans 38,1 %
21 à 25 ans 36,2 %
26 à 30 ans 13,3 %
31 à 35 ans 8,6 %
plus de 35 ans 3,8 %

répartiton selon l'âge legende4

Tout ceci est explicatif de la faible proportion des personnes ayant un enfant (uniquement 18,8 % d'entre vous) et de la proportion des personnes ayant terminées leur cursus scolaire (35,8 %)

La pratique du téléchargement

Nous allons décrire vos pratiques concernant le téléchargement. Nous n'avons pas remarqué un véritable tabou concernant les pratiques de téléchargement et de streaming même s'il persiste encore. En effet, seulement 14 % de la population ne se prononce pas sur la question du téléchargement pour savoir si vous le faîtes légalement, illégallement ou si ne vous téléchargez pas. Une majorité d'entre vous télécharge : 39 % illégalement puis 16,2 % légalement, tandis que 30,5 % ne télécharge pas. Le téléchargement peut-être encore considéré véritablement comme un tabou mais il prends de plus en plus de légitimité (pour ceux qui ne le considèrent pas comme un tabou) puisque près de 65 % des personnes interrogées qui téléchargent n'ont pas le sentiment de voler contre 18 % seulement.

téléchargement

On peut penser qu'il y a comme une déconsidération de l'oeuvre cinématographique avec le téléchargement. On remarque qu'un DVD acheté est regardé beaucoup plus de fois qu'un film téléchargé. Le téléchargement servirait donc plus à une consommation de masse d'ailleurs ce qui est confirmé par le fait q'une film acheté en dvd est regardé en moyenne près de trois fois alors qu'il n'est regardé en moyenne qu'une fois en DVD.

On doit également relativiser la proportion de personnes qui disent télécharger de façon légale car en effet nous avons essayé de mesurer la connaissance des individus sur ce qui est légal ou non sur les pratiques audiovisuelles (téléchargement, streaming). En effet, les individus sont partagés sur la légalité ou non des dispositifs du streaming, du peer to peer par exemple. Même si au niveau téléchargement (peer to peer ou l'exemple de megaupload) les individus sont en majorité d'accord pour dire que ce n'est pas légal (environ 50 % des personnes pensent que ce n'est pas légal), le streaming quant à lui partage les individus (42 % pensent que c'est légal, 37 % que ce ne l'est pas).

Il faut ensuite relativiser sur le nombre de téléchargement. Une personne en moyenne a téléchargé 1,66 films la semaine dernière. En moyenne, une personne a regardé 0,55 films en streaming la semaine dernière et 1,76 épisodes de série. Alors qu'avec les moyens plus traditionnels, les individus ont regardé 2,8 films la semaine dernière. Ce qui est tout de même supérieur qu'avec Internet. De plus, les lecteurs DVD ou lecteur VHS sont encore très présents (respectivement 88 % et 57 % d'entre vous les possèdent).

L'impact de la loi HADOPI sur le téléchargement

En premier lieu, il faut déjà montrer à quel point la population connaît la loi HADOPI.

graphique_connaissance_HADOPI legende2

À la question : Avez-vous entendu parler de la loi HADOPI ?, une très grande majorité d'entre vous a répondu qu'il en avait entendu parler (72,4 %). Ceci est dû à la très grande médiatisation dont elle a fait l'objet. Mais pour autant connaissez-vous les détails, comme les sanctions, de celle-ci ?

Vous êtes un peu moins nombreux à connaître les sanctions de celle-ci, mais globalement on pourrait considérer que la majorité des personnes qui a entendu parler de la loi connaît les sanctions en cas de fraudes.

Connais les sanctions 50,5 %
Ne connais pas les sanctions 41 %
Ne se prononce pas 6 %

Quel effet a cette loi sur vos pratiques ?

Vous êtes 40 % à connaître la loi mais à télécharger quand même de façon illégale et 33 % d'entre vous qui ne connaissent pas la loi téléchargent tout de même. De plus vous êtes 27 % à ne pas connaître la loi et à télécharger légalement (contre 13 % des personnes connaissant la loi). Vous êtes donc déjà plus au courant de la loi si vous téléchargez illégalement.

graphique changement de comportement

Légende : oui : qui a changé de comportement, non : qui n'a pas changé son comportement, ne connais pas : ne connais pas la loi. Concernant le oui et le non du bas, cela concerne la connaissance de la loi.

Vous êtes encore une majorité à ne pas avoir changé votre comportement face à la loi si vous la connaissez. En effet, vous êtes près de 60 % à connaître la loi mais à ne pas avoir changé votre comportement.

Il faut donc interroger vos impressions sur cette loi.

sanction importantes ou non

Pour beaucoup d'entre vous (28 % de ceux qui connaissent la loi), les sanctions sont trop importantes. Alors que même 20 % d'entre vous qui ont entendu parler de la loi, ne connaissent pas les sanctions. Et pour 32 % d'entre vous, les sanctions seraient justes voir même insuffisantes (7 %).

changement de comportement selon ce qu'on pense des sanctions

On remarque que ceux qui ont changé leur comportement face à la loi sont également ceux aussi qui trouvent les sanctions les plus importantes ou alors qu'ils ne connaissent pas les sanctions. On peut penser que la médiatisation de cette loi a crée une certaine crainte de la sanction chez les individus. Alors que dans ceux qui n'ont pas changé leur comportement beaucoup trouvent les sanctions justes ou ne connaissent pas les sanctions. On peut penser que les personnes comprennent les sanctions sans pour autant changer leur comportement face à celle-ci. Ils acceptent les risques qu'ils prennent ou alors ils ne sont donc juste pas au fait des sanctions et ne peuvent donc pas être effrayés par les sanctions. En définitive ne pas connaître les sanctions peut avoir deux effets :soit on est au fait de l'actualité et on peut prendre peur des sanctions sans les connaître et donc on change son comportement, soit on ne connais pas les sanctions et de toute manière on ne change pas son comportement (sans compter le fait que dans les personnes qui ne changent pas de comportement, des individus ne téléchargeant pas peuvent avoir répondu).

téléchargement

Ce graphique qui croise deux questions, celle du téléchargement et de l'impression des individus sur les sanctions montrent que 40 % des personnes qui ne connaissent pas les sanctions, ne téléchargent pas et donc n'ont pas à se soucier de celles-ci. Ce qui est en partie explicatif en définitive de la proportion de personnes ne connaissant pas les sanctions et ne changeant pas leur comportement.

Concernant le peu de cas qu'ils ont eu affaire à la justice, aucun n'a changé son comportement d'ailleurs.

En conclusion, on ne peut pas dire que le téléchargement soit directement lié à la connaissance de loi (même si ceux qui ne téléchargent pas connaissent moins la loi). Il s'agit surtout de l'appréhension des sanctions qui peuvent varier vos comportements et de vos pratiques habituelles. En effet, si vous téléchargez légalement, vous connaissez moins la loi, notamment les sanctions. La majorité d'entre vous qui trouve les sanctions trop importantes, ont également changé leur comportement. Alors que ceux qui téléchargent illégalement mais en trouvant la loi et ses sanctions justes ne changent pas leur comportement (ils comprennent les risques). Ceux qui téléchargent illégalement mais ne connaissent pas les sanction n'ont pas de quoi changer leur comportement puisqu'ils ne savent pas ce qu'ils risquent.

L'influence économique

Cette partie vise à savoir si le prix des produits audiovisuels a un impact sur les téléchargements illégaux. En effet les produits audiovisuels n'étant pas considérés comme des produits de « premières nécessités » ils sont relégués en deuxième place dans les dépenses d'une famille, ou d'un individu et peuvent être faute de moyen financier bannis de la liste des dépenses. Nous voulions donc voir ici si le téléchargement est pour vous un moyen de palier à ce coûts de l'audiovisuel.

Nous vous avons donc posé une première question qui consistait à savoir si vous trouviez les DVD trop chèrs, puis si vous trouviez le cinémas trop chèr. Votre réponse fut sans équivoque étant donné que vous êtes 79,2% à trouver les DVD trop chèrs et 94,3% à trouver le cinéma trop chèr. Le degré financier trop élevé des produits audiovisuels est donc dénoncé dans cette première question.

DVD trop cher

cinéma trop cher

Nous avons par la suite voulu savoir si ces prix, considérés comme trop élevés, vous posez un véritable problème et donc nous avons voulu savoir si un changement, notamment une diminution de de ces prix entraînerait chez vous une hausse de votre consommation audiovisuelle légale. Vous êtes 81,1% à assurer acheter plus de DVD si leurs prix diminuaient et 94,3% a assurer aller plus au cinéma si les prix des places diminuaient eux aussi.

DVD trop cher plus

Cinéma trop cher plus

Regardons maintenant si la contrainte économique a une effet sur la pratique du téléchargement. C'est à dire de voir si les personnes qui trouvent le cinéma et les DVD chèrs téléchargent.

DVD trop cher et téléchargement

Vous êtes très nombreux à trouver les DVD trop chèrs. Lorsque c'est le cas, vous êtes une majorité à télécharger illégalement (environ 40%) et légalement (environ 15%). On peut penser qu'il y a donc quand même un avantage économique à télécharger légalement. On peut émettre l'hypothèse que le téléchargement légal coûte moins que l'achat de DVD.

DVD trop cher et téléchargement

On remarque également que la majorité des personnes qui trouvent le cinéma trop chèr téléchargent, plus de 40 %. Alors que vous êtes 10 % à télécharger légalement et à trouver le cinéma trop chèr. Donc on peut conclure la même chose que pour les DVD, le fait que le cinéma soit trop chèr entraîne des téléchargements.

Concernant les personnes qui ne trouvent pas le cinéma et les DVD trop chèrs, elles sont très peu nombreuses. On peut donc penser qu'elles ne sont pas très représentatives.

L'influence des caractéristiques personnelles

On peut penser que selon certaines caractéristiques personnelles, les individus auraient plus tendance à télécharger. Par exemple on pourrait penser que les plus jeunes téléchargent plus. Il est assez compliqué de répondre à cette question pour nous puisque la majorité d'entre vous a 19, 20 ou 21 ans. Nous avons donc d'abord choisi de vous présenter les résultats selon des classes d'âge.

Ne se prononce pas pour le téléchargement Ne télécharge pas Télécharge de façon légale ou illégale
16 à 20 ans 17 % 27 % 56 %
21 à 25 ans 8 % 26 % 66 %
Plus de 25 ans 15 % 39 % 46 %

On remarque juste que chez les plus jeunes, vous êtes plus de la majorité à télécharger. On remarque également que même si pour les plus de 25 ans, le nombre de personnes n'est pas la majorité au sens stricte (plus de 50 %), elle reste néanmoins la part la plus importante (46 %). Les écarts sont également assez faibles pour les deux premières classes d'âge. Cependant on remarque tout de même que ce sont les individus ayant de 21 à 25 ans qui téléchargent le plus (environ deux individus sur trois).

Si l'on compare les pratiques de téléchargement entre les hommes et les femmes, on remarque également que le taux de non-réponse à cette question est à peu près semblable (14 % chez les femmes, contre 13 % chez les hommes). On remarque que les hommes téléchargent plus que les femmes (63 % pour les hommes contre 51 % pour les femmes). Il faut quand même relativiser cela car il y a quand même beaucoup plus de femmes qui ont répondu à ce questionnaire.

graphique téléchargement selon le genre

On peut donc conclure que les pratiques de téléchargement sont influencées par les caractéristiques personnelles des individus. En effet, être un homme jeune semble favoriser une pratique de téléchargement. Mais on ne peut pas considérer cela uniquement.

L'influence du niveau d'études et du statut

Est-ce que le niveau d'études et son statut actuel peut engendrer plus de téléchargement ?

graphique téléchargement selon le statut

Le graphique présente la proportion de chaque catégorie qui ne télécharge pas, ne se prononce pas, télécharge légalement ou illégalement.

On remarque que 50% des inactifs ont déclaré soit qu'ils ne téléchargent pas, soit ils ne se prononcaient pas. Résultat étonnant : près de 60 % des lycéens déclarent télécharger légalement (chiffre à relativiser puisqu'il y a une très faible proportion de lycéen). Mais on peut clairement faire une comparaison entre les étudiant et les actifs. En effet, une proportion égale d'étudiants et d'actifs ne se prononcent pas (environ 10 %) ou ne téléchargent pas (30 %). Par contre lorsqu'ils téléchargent, les étudiants téléchargent plus de façon illégale (environ 45 %) contre 30% chez les actifs. Quant au téléchargement légal, il représente 20 % de la population des actifs contre moins de 10 % chez les étudiants. Même si on pouvait s'attendre à ce que les actifs (qui ont donc plus de moyens financiers) téléchargent plus légalement que les étudiants et vice versa, on remarque que le téléchargement illégal est majoritaire.

graphique téléchargement selon le statut

Ce graphique confirme l'idée précédente. En effet, 50 % des téléchargements légaux sont réalisés par les actifs contre 30 % pour les étudiants. Alors que 60 % des téléchargements illégaux sont réalisés par des étudiants contre 30 % pour les actifs.

Nous constatons au travers de ce graphique, que les individus qui téléchargent ayant un BTS, DUT ou encore DEUG le font le plus souvent de manière illégale, de même nous remarquons en rapport à ce fait que les autres individus notamment ceux ayant une Licence master ou un bac général si ils téléchargent ils le font légalement. Cependant nous ne pouvons pas expliquer le fait que des individus téléchargent selon le niveau d'étude.

graphique téléchargement selon les études

Conclusion

Nous avons confirmé certaines de nos hypothèses notamment l'influence des caractéristiques personnelles tel que l'âge ou le sexe. On a montré qu'être un homme jeune augmente les probabilités des pratiques de téléchargement.

On a montré également qu'être étudiant favorise en effet les pratiques de téléchargement illégales alors que les pratiques de téléchargement légales sont plus présentes chez les actifs.

On a également montré que le prix des moyens considérés comme traditionnels augmentent les pratiques de téléchargement.

Contrairement à ce que l'on pensait ce n'est pas la connaissance de la loi qui modifie les comportements mais ce sont l'appréhension qu'on a des sanctions.

Ce questionnaire nous a permis de confirmer certaines de nos hypothèses. Cependant, il faut prendre en compte le fait que la population interrogée n'est pas représentative de la population ciblée à la base et donc on ne peut pas généraliser véritablement.