Nous souhaitons avant de commencer notre petite analyse, remercier les 47 personnes qui ont pris la peine de répondre à notre questionnaire. Vos réponses nous ont été précieuses.
Pour ce rapport, nous allons essentiellement émettre des hypothèses d'analyses et de lectures de statistiques. En effet, le nombre assez faible de réponses ne va pas nous permettre une généralisation probabante. Néanmois et pour donner un exemple, de ce que nous allons faire, on peut voir que 77% des enquêtés sont des filles. On peut se demander d'ores et déja, si l'inégale répartition qui existe dans les réponses de notre questionnaire est représentative du marché du travail étudiant. Autrement dit, est-ce que les filles sont majoritaires dans le marché du travail étudiant ? C'est ce genre de réflexion qui sera mise en oeuvre dans notre analyse. En definitve nous allons nous poser plus de questions que nous en avions au départ. Ces questions sont des pistes de recherches pour d'éventuels chercheurs ou chercheuses qui s'engagent dans une réflexion sociologique.
Notre propos va se structurer en deux parties. D'abord nous parlerons de l'articulation entre le temps étudiant et le temps salarié. Et ensuite nous allons voir si la vision de Vanessa Pinto, Damien Cartron et Guillame Burnod se vérifie.
Vous êtes plus de trois quarts des étudiants à avoir plus de vingt heures de cours hebdomadaires. En plus de cette charge de travail scolaire, s'ajoute pour la moitié de nos enquêtés seize heures de travail. Comment concilier les deux bouts ? On peut questionner pour commencer l'assiduité des ces étudiants. Quand nous avons demandé à nos enquêtés si le mois précédant leur réponse ils ont été absents à leur travail nous obtenons les résultats suivants :
On voit que la majorité des réponses sont négatives. Très peu de personnes ne se rendent pas au travail, on en imagine clairement les conséquences d'un tel acte. Du côté des études on obtient les résultats suivants :
On peut dire dans une certaine mesure que les étudiants interrogés loupent plus facilement une heure de cours qu'une heure de travail. Cela paraît logique au vu de la sanction encourue. Pour prendre du recul, on peut dire que beaucoup d'étudiant ne se rendent pas à tous les cours, notamment les cours magistraux (CM) qui obtiennet un taux de 60%.
Quand on demande à ces étudiants s'ils ont rattrapé les cours, pour près de la moitié ils répondent que non. Les autres le rattrapent via des amis ou camarades de classe. De plus Près d'un quart des personnes ont loupé leurs cours pour des raisons professionnelles. L'hypothèse qui nous traverse l'esprit ici est la suivante:
Une partie du temps de la vie étudiante est accaparée par le temps de la vie salariale.
Autrement dit, quand on est un étudiant salarié, une priorité est donnée à l'emploi et non aux études.
On peut aussi se demander si cette priorité donnée au temps de travail, est le même pour toutes les filières ? Nos résultats ne sont pas très probants sur cet aspect à cause du manque de réponses. Néanmois on en dégage les résultats suivants.
Des légères variances sont notables, mais restent à vérifier.
Dans cette partie, nous allons comparé le resultat de l'enquête des trois auteurs cités precedement. Selon eux, les étudiants salariés qui travaillent dans les fast-foods sont issu d'un milieu populaire.
Il faut d'abord que l'on donne un échantillon de notre population représentant l'origine sociale des enquêtés. Pour se faire, nous décidons de choisir la profession et catégorie sociaux-professionnelle (PCS) du père. Pour suivre la tradition méthodologique on se réfere à la PCS du père qui était anciennement le chef de famille, pour déterminer un milieu d'origine.
On peut déjà dire que un peu moins de la moitié de nos enquêtés sont issus de la classe moyenne supérieure. L'autre moitié est issue d'un milieu moins favorisé. Contrairement à la pensée de nos auteurs et à leurs résultats, ici les étudiants salariés sont issus majoritairement de milieux confortables. On peut émettre deux hypothèses à vérifier. La population la plus représentée dans le salariat étudiant est composée en majorité d'individus issu des classes moyennes. Cette population a recours à un job étudiant, pour palier le manque de revenu de l'état. (On entend par milieu supérieur, les personnes qui ont un père qui est cadre. Les personnes les moins favorisées sont ceux qui ont un père ouvrier/employé ou chômeur. Les classes moyennes sont représentées par les artisans/commerçants et professions intermédiaires) La seconde concerne le taux de réponse. En effet, il se peut que notre première hypothèse soit fausse si on considère que les personnes issues de classes moyennes soient plus enclin de répondre à un questionnaire. Donc la seconde hypothèse, qui nous éloigne de notre étude, serait que les étudiants issus de milieu plus favorisés répondent plus facilement à un questionnaire en ligne.
Pour revenir sur notre sujet, nous avons un panel des secteurs de travail dans lesquels voici la répartition de nos enquêtés.
Après une relecture de notre graphe en secteur, nous nous sommes rendu compte qu'entre milieu de restauration et les fast-foods, la frontière n'est pas fixe. Nous avons considéré les deux comme identiques, au moment de la conception du questionnaire, et c'est une erreur de notre part. Nous allons donc considéré le milieu de restauration comme représentant les fast-foods.
Pour répondre à la question : les étudiants salariés issus de milieu défavorisés travaillent-ils dans la restauration ? Nous vous invitons à lire le graphe suivant.
On voit que les personnes qui sont dans la restauration ont un père cadre, ou faisant parti des professions intermédiaires. Nos résultats ne sont donc pas en accord avec ceux de Vanessa Pinto.
Pour conclure, nous vous remercions pour cette lecture. L'analyse ici est brève, mais exploratoire.
« Etudiants en fast-food : les usages sociaux d’un ‘petit boulot’ », Damien Cartron, Vanessa Pinto et Guillaume Burnod, dans « Travail et Emploi », n°83, p137-156, Juillet 2000.