Avant de commencer notre analyse des résultats concernant l'enquête nous souhaitons remercier les 119 personnes qui ont pris le temps d'y répondre. Merci à tous, vos réponses nous ont toutes été très utiles.
| Notre échantillon est composé de 66% de femmes pour 34% d'hommes.  |
54% des personnes interrogées ont entre 15 et 30 ans contre 46% qui ont plus de 30 ans.  |
| Les réponses nous viennent de 38% d'étudiants, 57% d'actifs et 5% de chômeurs.  |
79% des personnes interrogées sont en couple et 34% sont parents d'au moins un enfant en âge de s'intéresser à la politique.  |
L'analyse qui va suivre concernera les relations des personnes interrogées avec les différentes personnes avec qui elles ont vécu, leurs potentiels conjoints et leurs potentiels enfants mises en relation avec les opinions et habitudes politiques. Le faible nombre d'individus ayant vécu avec un beau-père (1%) ou une belle-mère (2%) nous amènera à éluder les questions les concernant.
Concernant la qualité des relations avec les parents mise en relation avec la proximité des opinions, on s’aperçoit que 50% des individus ayant de mauvaises ou très mauvaises relations avec leur mère ont des opinions politiques éloignées ou très éloignées contre 24% pour les individus ayant de bonnes ou très bonnes relations avec leur mère.
Une majorité des enquêtés lisant beaucoup d’articles politiques ont un père lisant aussi beaucoup d’articles (38%), la relation est la même pour les enquêtés ne lisant jamais d’article (44%).
Le militantisme est lui aussi (et plus encore que les habitudes de lecture) une affaire de famille, les militants que nous avons interrogé ont tous une mère militante ou ancienne militante et un tiers ont un père militant.
Le métier des individus et plus globalement leur classe sociale semblent avoir une influence importante sur leur intérêt pour la politique, puisque 38% des cadres ont un intérêt fort pour la politique, contre 13% des employés et 0% des ouvriers.
Anne-Cécile Broutelle (« La politique, une affaire de famille ? ») explique que la difficulté à situer ses parents politiquement arrive avec l’âge et s’explique sûrement en partie par des problèmes de mémoire, concernant notre échantillon 14 % (six sur quarante-trois) des plus de 40 ans ne savent pas situer leur père politiquement contre 4 % des moins de 40 ans (trois sur soixante-seize).
L’assertion d’Anne Muxel (L’expérience politique des jeunes), selon laquelle l’opposition aux opinions politiques des parents est généralement le fait des individus les plus diplômés, semble elle aussi se vérifier pour notre échantillon puisque 42 % des cadres et professions intermédiaires ont des opinions politiques assez éloignées ou très éloignées de celles de leur père contre 13 % des employés et 0 % des ouvriers.
L’idée de Julie Pagis (« Incidences biographiques du militantisme en Mai 68 ») selon laquelle les individus s’intéresseraient à la politique en partie grâce à l’intériorisation des conversations et habitudes de leurs parents se confirme puisque 22 % de nos enquêtés ayant un père regardant plus de six émissions politiques par an ont un fort intérêt pour la politique, contre 14 % de ceux ayant un père regardant moins de six émissions politiques par an.
Finalement, notre hypothèse principale se confirme puisque les relations familiales et habitudes politiques de la famille s’avèrent réellement étroitement liées aux habitudes et opinions des individus. Cependant, de nombreux travaux en sociologie s’étaient déjà attardés sur cette thématique et nous ne faisons que confirmer et prolonger ce qui avait déjà été affirmé. En revanche, l’une de nos hypothèses neuves était que l’entente avec les membres de la famille pouvait influencer les opinions politiques des individus, qui se construiraient alors des opinions en opposition ou en reflet. Cette hypothèse tend, elle aussi, à être validée mais mériterait une diffusion à plus grande échelle pour être confirmée ou infirmée.
Nous vous remercions, à nouveau, d'avoir lu l'analyse de notre questionnaire