Le harcelement et les agressions de rue : Rapport Final

Introduction/hypothèses

Dans le cadre de notre deuxième année de licence de sociologie quantitative, nous avons décidé de réaliser notre enquête sur le harcèlement et les agressions de rue, en réalisant un questionnaire. Nous portons un grand intérêt à ce sujet, car dans le contexte actuel, le harcèlement de rue demeure une grosse problématique sociale qui impacte la sécurité et le bien-être de tous dans les espaces publics. Selon l’Enquête Ipsos pour la Ville de Paris réalisée en 2019, 49% des femmes et 29% des hommes déclarent avoir été victimes de harcèlement de rue dans les douze derniers mois.

Le harcèlement de rue se définit par les comportements répétitifs adressés aux personnes dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeller verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants , irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leur couleur de peau, de leur situation de handicap etc., selon le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes en France. Et, les agressions de rue sont des actes de violence physique, morale ou sexuelle, brutale, soudaine et non-provoquée perpétrés contre des individus dans des espaces publics tels que les rues, les parcs, les transports en commun, etc., selon le Bureau de la Justice des États-Unis (Bureau of Justice).

Les articles que nous avons pus lire nous mènent alors à plusieurs hypothèses, qui sont les suivantes :

-Le niveau de peur du harcèlement de rue est déterminé par l’âge.

-Les hommes subissent plus d’agressions physiques, les femmes subissent plus d’agressions sexuelles.

-Les auteurs de violences dans le contexte du harcèlement de rue sont avant tout des hommes.

Population étudiée et moyen employé pour la diffusion du questionnaire

Tout d’abord, nous avons réussi à avoir un échantillon de 128 personnes différentes, dont 59 « femmes », 42 « hommes » et 27 « autres ». La diffusion du questionnaire c'est fait via les réseaux sociaux et le partage dans le cercle sociale. Après le receuil de cet échantillon on a trié les personnes ne répondant pas sérieusement ou tout simplement les test du questionnaire. Ce tableau nous montre ainsi l'échantillon prélevé.

Graphique présentant l'ensemble genré de l'échantillon

Développement

Grace à notre questionnaire, nous avons pu avoir plusieurs réponses. Ces réponses nous ont permis de vérifier nos hypothèses, en essayant d’appuyer nos propos.

PREMIERE HYPOTHESE : Le niveau de peur du harcèlement de rue est déterminé par l’âge.

Graphique présentant la réalisation de détours dans la rue selon l'age

Pour la première hypothèse qui concerne le niveau de peur par rapport à l’âge des individus, nous avons pu observer que 75% des individus de 16 ans font des détour pour éviter un endroit, contre 100% des individus qui ont 48 ans. Grâce à la réalisation de tableau croisés, nous avons pu mettre en lien ces deux variables.

Graphique présentant la peur de sortir seul la journée selon l'age

On peut remarquer une certaine différence de 0%, ce qui n’est pas négligeable. Ensuite, toujours pour appuyer ce propos, nous avons vu que 25% des individus de 16 ans n’ont jamais peur de sortir seul(e) le jour, alors que 100% des individus de 48 ans ont tout le temps peur.

Graphique présentant la peur de sortir seul la nuit selon l'age

Enfin, la nuit, 31,50% des individus de 16 ans ont peur de sortir seul(e), contre 100% des individus de 48 ans. De ce fait, l’hypothèse 1 est approuvée et est en accord avec nos résultats.

DEUXIEME HYPOTHESE : Les hommes subissent plus d’agressions physiques, les femmes subissent plus d’agressions sexuelles.

Graphique présentant le nombre de victimes physiques par rapport au genre

Ensuite pour la deuxième hypothèse qui concerne le fait que les hommes sont plus victimes d’agressions physiques et les femmes d’agressions sexuelles, on peut observer 21,43% d’hommes ont déjà été victimes d’agressions physiques, contre 20,34% des femmes.

Graphique présentant le nombre de victimes sexuelles par rapport au genre

Puis, en mettant en lien le nombre de victimes d’agressions sexuelles et le genre, on remarque que 15,25% des femmes ont déjà été victimes d’agressions sexuelles, contre 0% chez les hommes. Ces réponses appuient parfaitement notre hypothèse, et nous montre que celle-ci est potentiellement vraie.

TROISIEME HYPOTHESE : Les auteurs de violences dans le contexte du harcèlement de rue sont avant tout des hommes.

Graphique présentant le genre de l'agresseur par rapport au genre de la victime lors de la première fois

Pour finir, la dernière hypothèse concerne le genre des auteurs de violences affirme que ce sont majoritairement des hommes, on peut observer que lors de la première agression ou harcèlement de rue, l’agresseur était à 68,97% un homme quand la victime était une femme, et l’agresseur est un homme à 31,03% quand la victime est un homme.

Graphique présentant le genre de l'agresseur par rapport au genre de la victime lors de la dernière fois

Nous avons pu voir que l’agresseur pour la dernière agression ou harcèlement dans la rue, là où les individus qui ont répondu à notre questionnaire se sont faits agressés était généralement un homme, avec notamment 73,58 chez les femmes, et 26,42% chez les hommes.

Graphique présentant le genre de l'agresseur par rapport au genre de la victime lors de la fois la plus marquante

Pour terminer et pour compléter cette hypothèse on peut remarquer que l’agresseur pour la fois la plus marquante où les individus répondant à notre questionnaire se sont faits agressés était généralement un homme, avec notamment 70,37% chez les femmes.

Conclusion

Pour conclure, l'âge influence le niveau de peur du harcèlement de rue : Les résultats montrent une corrélation entre l'âge et le niveau de peur ressenti par les individus. Les personnes plus jeunes semblent être moins enclines à avoir peur de sortir seul(e)s, tandis que cette peur augmente avec l'âge. Cela peut indiquer une sensibilisation accrue au risque de harcèlement ou d'agression chez les personnes plus âgées. Les résultats indiquent également que les jeunes sont plus susceptibles de ressentir de la peur en sortant seul(e) dans les espaces publics, surtout la nuit. Cette tendance diminue avec l'âge, ce qui pourrait s'expliquer par une plus grande expérience et confiance en soi acquise avec le temps.

Les hommes et les femmes sont exposés à différents types d'agressions : Les données confirment que les hommes sont plus souvent victimes d'agressions physiques, tandis que les femmes sont plus susceptibles de subir des agressions sexuelles.Cela confirme partiellement l'hypothèse selon laquelle les types d'agressions varient en fonction du genre. Cela peut refléter les dynamiques de pouvoir et les stéréotypes de genre qui sous-tendent ces formes de violence.

Les hommes sont les principaux auteurs de violences dans le contexte du harcèlement de rue : Les résultats suggèrent que les hommes sont les principaux auteurs de harcèlement et d'agressions dans l'espace public, en particulier à l'encontre des femmes. Cela correspond à une tendance générale observée dans les recherches sur ce sujet.

En résumé, ces conclusions mettent en lumière la complexité du problème du harcèlement et des agressions de rue, soulignant l'importance de prendre des mesures pour sensibiliser, prévenir et répondre à ces formes de violence dans la société. Les données recueillies peuvent servir de base pour élaborer des politiques et des interventions visant à créer des environnements publics plus sûrs et plus inclusifs pour tous. Mais on a aussi remarqué que les hommes dans la petites portions où ils se font agresser, sont agressé par des femmes même si cela reste minoritaire.

Bibliographie

Gayet-Viaud C. (2021). Le harcèlement de rue et la thèse du continuum des violences. Dans Déviance et Société. P59-90.

Centre hubertine Auclert (2018). Violences faites aux femmes dans les espaces publics en Île-de-France.

Condon S., Lieber M., Maillonchon I. (2005). Insécurité dans les espaces publics : comprendre les peurs féminines. Dans Revue française de sociologie. P265-294.

Mihindou M. (2014). En finir avec le harcèlement de rue. Dans Ballast. P52-63.

Lieber M. (2002). Le sentiment d’insécurité des femmes dans l’espace public : une entrave à la citoyenneté ? Dans Nouvelles questions Féministes. P41-56.