L'infidélité au sein du couple

Introduction

Le choix du sujet

Dans le cadre d’une étude sociologique, nous nous sommes intéressés au sujet de l’infidélité en France. L’ infidélité est un sujet qui a été abordé et étudié par de nombreux chercheurs, nous souhaitons y porter notre attention à travers un questionnaire. C’est un sujet délicat au sein du couple, mais qui est intéressant surtout à l’aire du développement croissant des nouvelles technologies que sont les TIC, les sites de rencontres (Tinder, Meetic…) ou encore les réseaux sociaux. Cela représente une avancée majeure dans la communication entre les individus, ce qui transforme la vision et les possibilités d’infidélité. Les infidélités n’ont pas pour autant augmenté, cependant, elles se concentrent majoritairement à travers des écrans interposés, et se déclinent sous de multiples formes nouvelles.

Nos hypothèses

Afin d'orienter notre questionnaire, nous nous sommes intéressé à la littérature sociologique sur ce sujet, ce qui nous a permis de dégager des hypothèses, ce qui a influencé la confection de notre questionnaire, voici donc nos hypothèses de départ :

  1. Les femmes ont tendance à plus surveiller/contrôler le comportement de leur partenaire en soupçonnant une infidélité que les hommes.
  2. Les femmes ont tendance à être moins souple sur les pratiques pouvant être considérés comme de l’infidélité que les hommes.
  3. Les hommes sont plus sujets que les femmes à avoir deux partenaires sexuelles en même temps au cours de leur vie, d’après le Van (2010), soit 27 % des hommes, et 15 % des femmes.
  4. Les hommes ont tendance à avoir des partenaires plus jeune que les femmes au cours de leur infidélité.

La population étudiée

Description de l'échantillon : profils

Notre échantillon est composée 159 personnes, ce qui est relativement peu pour espérer faire des comparaison significative et pouvoir proposer une généralisation. Notre population a été obtenu par le biais de notre réseau social. Nous avons diffusé notre questionnaire sur nos réseaux sociaux et en avons parlé à notre entourage. L'ouverture de notre questionnaire aux réponses a duré environ 1 mois. Notre échantillon s'étend de 18 ans à 76 ans. Cependant, comme notre échantillon est basée uniquement sur notre capital social, il présente un biais qui va influencer nos résultats. Il sera aborder par la suite avec l'exploitation des graphiques. Notre échantillon n'est pas représentatif de la population française car elle concerne une partie sectorisé du territoire français.

Présentation graphique

D'après le graphique sur le sexe de nos enquêtés, on remarque que notre échantillon est majoritairement féminin, de plus, nous pensons d’après certains retours de nos enquêtés, que la catégorie « autre » représente une proportion moins élevée qu’elle ne l’est en réalité, c’est-à-dire qu’elle a été source d’erreur au moment de remplir le questionnaire. Une partie de la catégorie « autre » serait des femmes qui ont mal remplit le questionnaire. Ce qui donne 55% de femmes ayant répondu à notre questionnaire et environ 35% d'hommes. Cette représentation de notre population en terme de sexe est centrale pour nos hypothèses, car nous allons effectuer de nombreuses comparaison genrée pour analyser nos données, la prédominance des femmes dans nos enquêtés va donc avoir une grande influence dans nos résultats.


D'après le graphique sur la distribution des milieux professionnels de nos données. On peut voir une large majorité d'étudiant parmis notre population, ce qui s'explique par notre mode de diffusion du questionnaire, les personnes les plus présentes dans notre entourage ont répondu à savoir des étudiants, ce qui va constituer un biais pour notre analyse. En effet, une population étudiante n'a pas forcément les mêmes pratiques concernant le couple ou l'infidélité. De plus, l'opportunité d'avoir des cas de couple avoir une relation de long terme semble réduite par le jeunesse de notre échantillon. La vision du couple n'est pas la même en fonction de l'âge et de l'expérience amoureuse, c'est pourquoi nos réponses vont être centrés sur une vision "jeune" de notre sujet, ce qui va structurer nos réponses différemment qu'avec un groupe de répondant représentatif de toute la population active et étudiante.


Le couple dans notre échantillon

Présentation générale

On constate tout d'abord que notre échantillon est à majorité hétérosexuel à hauteur de 86%. C'est donc une majorité de couple hétérosexuel que nous allons observer dans nos donnnées. De plus, une majorité de nos enquêtés déclarent avoir eu entre 1 et 5 partenaire à hauteur de 75%. A partir du graphique sur la situation matrimoniale de nos enquêtés, on peut voir qu'environ 50% de notre échantille déclare être en couple, 32% célibataire, 12% marié et 6.5% pascé. Ce qui donne donc 68% de nos enquêtés qui déclarent être en couple (en regroupant les personnes mariés et pascés avoir ceux en couple) au moment de notre enquête. Ils sont donc potentiellement directement concernés par le sujet.

Enfin, vu que notre échantillon est composée en mahorité d'étudiants, il est pertinent de regarder combien d'enquêtés déclarent vivre avec leur partenaire, ce qui peut ainsi être encore plus enrichissant pour l'analyse de notre hypothèse qui concerne les pratiques de surveillance au sein du couple, ainsi 41% de nos enquêtés déclarent vivre avec leur partenaire, on précise que ces 41% sont uniquement ceux qui ont une situation matrimoniale qui exclut d'être célibataire(soit 114 personnes et non plus 166).


Notre première hypothèse

graphique

Notre graphique ci-contre présente les personnes ayant déclarés avoir déjà fouillé dans les affaires de leur partenaire en fonction de leur sexe. Il s'agit de vérifier notre première hypothèse qui est de savoir si les femmes ont tendance à plus surveiller/contrôler le comportement de leur partenaire en soupçonnant une infidélité que les hommes. Pour cela, nous avons créé une variable « fouiller », qui vise à mettre en exergue si nos enquêtés ont déjà fouillé dans les affaires de leur partenaire.

Ce qui ressort de nos données, c'est que les femmes déclarent avoir déjà fouillé dans les affaires de leur partenaire plus que les hommes, à hauteur de 35% pour les femmes et 28% pour les hommes, si on ajoute à cela les personnes qui sont dans la catégorie "autre" du graphique, qu'on suppose être en majorité des femmes, cela fait monter légérement le chiffre en faveur des femmes. Il semble avec nos résultats que notre hypothèse puisse être validée partiellement, effectivement le pourcentage étant plus élévé chez les femmes que chez les hommes, on pourrait conclure à la validation de notre hypothèse. Cependant, les données de notre échantillon ne sont pas du tout représentative de la population française, de plus, la part des femmes est bien plus importante dans notre échantillon que celle des hommes. C'est pourquoi, on peut seulement supposer que notre hypothèse pourrait être valide, avec une population représentative. Il serait donc intéressant de poursuivre l'étude pour en dégager des résultats plus fiables.


L'infidélité dans notre échantillon

Présentation générale

graphique

On constate à partir du graphique que notre échantillon compte 78,13% des enquêtés qui déclarent n’avoir jamais été infidèles, 16,88% déclarent avoir déjà été infidèle et 5% n’a pas souhaité répondre. Il y a donc qu’une petite partie des enquêtés déclare avoir déjà été infidèle, cette minorité va avoir un impact dans les conclusions de nos hypothèses lors de notre analyse.


Notre deuxième hypothèse

En lien avec notre première hypothèse : Les hommes sont plus sujets que les femmes à avoir deux partenaires sexuelles en même temps au cours de leur vie, d’après le Van (2010), soit 27 % des hommes, et 15 % des femmes. Pour cela, nous avons créé une variable « tromperie » qui consiste à évaluer si nos enquêtés ont déjà été infidèle ou non. On croise ensuite ces résultats avec la variable « sexe » pour analyser et valider ou non notre hypothèse.

Si on se base sur les données brutes, on peut constater une légère tendance chez les femmes à déclarer avoir trompé leur partenaire, avec 18.39% contre 17.54% pour les hommes, cela reste un écart très faible, qui va tout de même à l’encontre de notre hypothèse de départ. De plus, notre échantillon est composé uniquement de 159 personnes, majoritairement composé d’étudiants et d’une part importante de femmes (55%). Ce qui explique les résultats présentés dans le tableau ci-dessus. On peut supposer que l’écart reste tout de même faible au vu du rapport entre le nombre d’hommes et de femmes de notre échantillon. Si on considère ensuite que le part de personnes ayant répondu « autre » à la question se rapportant au sexe sont majoritairement des femmes (comme expliqué plus haut), on peut supposer un pourcentage un plus élevé encore chez les femmes qui déclarent avoir déjà trompé leur partenaire.


Notre troisième hypothèse

En lien avec notre deuxième hypothèse : Les femmes ont tendance à être moins souplessur les pratiques pouvant être considérés comme de l’infidélité que les hommes. Pour cela, nous avons proposé dans notre questionnaire, une série de situations qui traite du rapport à l’infidélité. Mettant en relief les pratiques qui sont considérés par nos enquêtés comme étant de la tromperie. Cela regroupe 8 situations différentes qui sont :

  1. - Faire un câlin à une autre personne que son partenaire
  2. - Avoir des pratiques sexuelles avec une autre personne que son partenaire
  3. - Embrasser une autre personne que son partenaire
  4. - Parler à un inconnu dans un espace public
  5. - Danser avec une autre personne que son partenaire
  6. - Parler avec un inconnu sur les réseaux sociaux
  7. - Flirter avec une personne autre que son partenaire
  8. - Cacher quelque chose à son partenaire

Nous avons donc obtenu 8 tableaux regroupant les réponses à nos mises en situation. Il s'agit maintenant de comparer les résultats en fonction du sexe pour mettre en avant si oui ou non, les femmes sont plus susceptibles de déclarer des situations comme étant de l'infidélité. Déjà, on peut avant de se lancer dans les chiffres constater nos résultats avec comme depuis le début, le nombre de femmes qui est supérieure dans notre échantillon, ce qui va forcément influencer les résultats d'un côté ou d'un autre. De manière générale, les 8 tableaux semblent fournir des résultats hétérogène, il se distingue que les réponses ne suivent pas une cohérence linéaire selon le sexe. C'est à dire que les femmes ne considèrent pas systématiquement plus que les hommes que ces situations sont de l'ordre de l'infidélité, ce qui porte déjà un coup à notre hypothèse. Les femmes considèrent plus ces situations comme de la tromperie que dans 5 cas sur les 8 proposés. Avec des variations allant de quelques pourcent à 20% maximum d'écart entre les deux sexes. Tout ça sans considérer le nombre de part de femmes supplémentaires que constitue sûrement la catégorie "autre".

Cependant, les résultats qui montrent que les femmes considèrent plus facilement ces situations comme de la tromperie sont à mettre en perspective avec leur nombre bien plus élevé dans notre population, par conséquent peu généralisable ou exploitable pour confirmer notre hypothèse. Le point intéressant pour se situer sur la situation avec l'écart le plus grand entre les hommes et les femmes à savoir celle où on demande aux enquêtés si cacher quelque chose à son partenaire relève de la tromperie, les femmes répondent par l'affirmative à hauteur de 36% contre 15% pour les hommes. De plus, la part des hommes ayant répondu non à cette situation est plus nombreuse que les femmes également. On peut ici voir se dessiner légèrement une divergence nette entre les sexes.



Les situations où les hommes se démarquent sont celles de l'acte sexuel, du baiser et celui du flirt. Ce qui relève de l'imaginaire collectif classique quant au répertoire de la tromperie. Les hommes semblent donc plus enclins à rester dans ce répertoire, là où les femmes déclarent plus facilement les autres situations comme étant de la tromperie. Il y a même une catégorie ou uniquement des femmes ont répondu par l'affirmative : la discussion avec un inconnu est considéré par 3,45% des femmes comme étant de la tromperie. Ce qui est marqueur d'une tendance générale des femmes de notre échantillon à considérer plus de situations comme étant de la tromperie, avec une attention plus forte pour les situations émotionnelles que les hommes. Cependant ce ne sont que des tendances de notre échantillon qui ne peut être représentatif de l'ensemble de la population. Il serait donc intéressant de poursuivre dans cette voie pour éventuellement dégager des conjectures de ces données.

Enfin pour comparer les 8 tableaux de manière plus globale, on a réalisé un taux d'indécision qui est formé par la moyenne des pourcentages de réponses : "peut-être" en différenciant les deux sexes. On a effectué le même principe avec les réponses affirmatives et négatives. On obtient un taux d'indécision de 18,82% chez les femmes contre 23,93% chez les hommes. Il semble donc que les hommes ont moins tranchés pour définir leur vision des situations d'infidélité surtout pour 4 situations spécifiques qui sont : danser, faire un câlin, cacher quelque et parler à un inconnu sur les réseaux. Il aurait été intéressant d'avoir l'avis plus détaillé des enquêtés pour émettre des conjectures plus poussées.

Pour ce qui est du taux d'affirmation, on constate une différence plus nette, en effet, 44,95% des femmes considèrent les 8 situations proposées comme de la tromperie contre 29,82% des hommes. Ce qui peut confirmer une tendance vue précédemment, en rappelant toujours que le nombre de femmes est bien plus élevé que celui des hommes. Pour ce qui est du taux de négation, il est proche entre les deux sexes, avec 36,35% chez les femmes et 34,61% chez les hommes. La plus forte négation des hommes est comblée par la proportion plus grande de femmes dans l'échantillon, tout au moins, c'est qu'on peut supposer.

Pour conclure, on peut voir se dégager des tendances plus ou moins fortes, mais qui ne peuvent être affirmées avec certitude au vu de notre échantillon.


Notre dernière hypothèse

graphique

En lien avec notre quatrième hypothèse : Les hommes ont tendance à avoir des partenaires plus jeunes que les femmes au cours de leur infidélité. Pour cela, nous avons créé une variable « âge de l’amant », qui vise à exprimer si l’amant est plus jeune ou non que l’enquêté. On précise que cet « âge de l’amant » est constitué de classes d’âges pour rendre les données plus lisibles et plus pertinentes pour nos enquêtés qui répondent à notre questionnaire. On compare donc cette variable avec celle du « sexe » pour en déduire une tendance qui invaliderait ou non notre hypothèse.

Au vu de notre échantillon, nous n’avons pas assez de données pour valider ou non notre hypothèse. En effet, notre échantillon étant composé de 63% d’étudiants, les tranches d’âge proposées ne nous permettent pas de faire la distinction nette entre les âges. De plus, les étudiants se situant dans la même tranche d’âge que leur amant est majoritaire, ce qui rend la comparaison impossible. C’est pourquoi notre hypothèse ne peut être analysée.


Conclusion

Au vu de nos hypothèses et de notre échantillon, nous avons pu dégager des tendances qui ont pu valider ou non partiellement nos hypothèses, mais il serait intéressant de les reprendre dans une nouvelle enquête avec un échantillon plus adapté et représentatif de la population souhaitée. Ce qui pourrait amener à des résultats probant afin d'apporter des élèments tangibles pour étoffer la recherche sur le sujet. Toutefois, notre troisième hypothèse a donné des pistes de réponses et de recherche intéressantes sur la vision de l'infidélité selon le genre.

Bibliographie

  1. -Vatin.F (2002). Evolution historique d’une pratique: de l’adultère à l’infidélité. Sociétés
  2. -Le Douarin.L, Le Van.C et Petit.S (2016). Liaisons clandestines et internet: quels types d’infidélité ? Ordinaire d’internet
  3. -Vatin.F (2016). Avoir une envie ailleurs : l’extraconjugalité. Libres ensemble
  4. -Bergström.M (2018). Quand l’Ined rencontre Meetic. Statistique et société, Vol 5, N°3