Introduction
Introduction et conception de l'enquête
Rappel du sujet
Lorsque nous parlons d’alimentation, nous touchons à un sujet qui concerne l’ensemble de la population mondiale. Bien sûr, celle-ci peut être très différente d’une société à une autre, mais cette activité qui est : « manger » reste commune à tous. Nous pouvons noter que notre sujet fait pleinement partie de « la sociologie de l’alimentation ». Étudier la manière de se nourrir des français, révèle plusieurs éléments que l’on peut étudier dans d’autres dimensions de la sociologie.Les pratiques alimentaires résultent d’une socialisation qui peut être complexe. Cette question est alors assez discutée par de nombreux sociologues ou à travers des thèses, comme par exemple : Philippe Cardon, Laurence Tibière ou encore Anne Dupuy. En clair, la sociologie de l’alimentation a tout à fait sa place dans le domaine sociologique, car elle permet de mettre en avant de nombreuses différences entre les groupes et leurs ressources. L’objectif sera de voir si, les individus possédant un engagement alimentaire, ont un profil type ou s' il s’agit d’un point commun retrouvable dans chaque classe sociale. Dans un monde et une société où les questions de bien-être animal, d’écologie et de bien-être personnel prennent de l’ampleur, il semble intéressant de rendre compte de qui franchit le cap d’une pratique les éloignant du classicisme alimentaire.
Une pratique alimentaire est définie comme une pratique sociale concernant l’alimentation humaine, qui peut être d’origine culturelle, religieuse, idéologique ou encore motivée par des préoccupations de santé. Ces dernières sont nombreuses et généralement transmises par les groupes de pairs, mais ne sont pas communes pour autant. De plus, un individu peut modifier sa pratique au cours de sa vie comme par exemple passer d’une alimentation omnivore à végétalienne. Pour définir les termes présents dans notre problématique, commençons par celui « d’engagement alimentaire ». Pour reprendre la définition du sociologue américain Howard Becker, l’individu engagé est quelqu’un qui « agit de manière à impliquer directement dans son action certains de ses autres intérêts, au départ étrangers à l’action » (Becker, 2009). Ici, nous pouvons appliquer cette citation à l’alimentation des individus, elle peut devenir engagée si celui ci fait participer ses valeurs et ses idées à son alimentation.
L’alimentation « classique », est définie comme l’alimentation majoritaire dans notre pays, une alimentation omnivore consommant chacun des types de produits suivants sans distinction particulière entre eux: « les viandes, poissons et œufs, les produits laitiers, les corps gras, les céréales et légumineuses, les fruits et légumes, les produits sucrés et les boissons. »
Notre sujet comporte également 3 dimensions, les lieux concernant l’alimentation, qu’ils soient de consommation ou d’achats de produits alimentaires, les méthodes de consommation et également, remarquer les rapports subjectifs à l’alimentation, avec pour sous dimension, les goûts et les dégoûts des individus face aux aliments, qui pourraient découler de différents régimes alimentaires ou encore de valeurs personnelles. L’objectif étant d’observer si différentes variables ont une influence sur le ressenti et le vécu des individus face à leur alimentation.
Problématique et hypothèses :
Maintenant, notre sujet résonne de la problématique suivante : « quelles différences dans les pratiques alimentaires existe-t-il entre un individu engagé (La consommation engagée renvoie à l'idée que nos choix peuvent aller au-delà de nos désirs, nos envies, pour prendre en compte des objectifs collectifs. La consommation devient alors raisonnée par des principes éthiques, sociaux ou politiques et non plus seulement en vertu des intérêts individuels.) et un individu qui ne l’est pas ?Remarque-t-on une alimentation “classique” qui n’est pas engagée dans les questions d’écologies ou de bien-être animal ? »
Hypothèses 1: Les personnes ayant une classe sociale plutôt favorisée sont plus enclines à manger au restaurant, à recevoir des hôtes, dans un cadre calme sans téléviseurs à table et à posséder une alimentation de produits de bonne qualité qui sont distingués du reste de la population. Tandis que les personnes ayant une classe sociale plutôt moyenne ou défavorisée sont plus à même de manger dans des conditions favorisant moins le lien (télévision à table, dans le canapé), au fast-food ou des produits de basses qualités, d’alimentation rapide plus à risque pour la santé.
Justification: Afin de rendre compte de la véracité de cette information, plusieurs questions portant sur les habitudes alimentaires, en termes de produits et de socialisation alimentaire sont posées, nous imaginons alors obtenir une différenciation en fonction de la classe sociale.
Hypothèses 2 : Les personnes venant de classes moyennes ou populaires sont plus enclines à manger à des horaires variées ou étant peu normées et sont à même de faire participer les enfants dans la préparation du repas. Alors que les personnes issues de classes supérieures sont plus à même de manger à des horaires précises et assez normées et à préparer à manger sans les enfants. Egalement cette hypothèse permettra de mettre en avant le déclin ou non d’un cliché sociale qui est que la femme du foyer fait à manger dans les milieux plus dominés.
Justification: Au delà de démontrer les horaires d’alimentation des français, qui cuisine l’objectif de cette hypothèse et de montrer un processus d’habitus tellement normés et ancrés dans notre société qu’il est difficile de s’en détacher.
Hypothèses 3 : Les régimes alimentaires concernerait principalement certains groupes d’individus, qui auraient des caractéristiques différentes les uns des autres dans lesquelles des questions de valeurs seraient similaires. Les questions de revenus ne seraient donc pas réellement une cause du régime alimentaire. Cette hypothèse permettrait de mettre en avant qui possède un régime alimentaire volontaire bien que cela reste une minorité de la société.
Notre développement
Diffusion du questionnaire
Pour obtenir un maximum de réponse à notre enquête nous avons partagé notre questionnaire à nos proches (amis, familles, travail, etc.), puis nous leur avons demandé de le partager à leur tour, nous avons également tenté de les publier sur des groupes dans des réseaux sociaux dans lesquels ils nous semblaient intéressant de partager notre enquête, cependant cela a été refusé, il a donc été partagé via des QR codes sur les réseaux sociaux et par mail à des étudiants.Nous avons ainsi obtenu 369 réponses complètes correspondant donc à la fois à des connaissances et à beaucoup d'inconnus, venant parfois d'autres pays.
Dans l’objectif d’une enquête quantitative, ces valeurs restent assez faibles ce qui remet en cause les résultats qui vont suivre.
Description de l'échantillon

Tout d’abord, sur les 369 répondants, 87 % sont des femmes, 10 % seulement sont des hommes. Nous rencontrons alors un réel souci d’équilibre. Pour l’âge 85% des personnes ayant répondus à l’enquête ont entre 16 et 35 ans ce qui semble logique au vu de la méthode de recrutement, bien que des personnes plus âgées aient également participé.


Limites de l'échantillon
Notre échantillon n’est pas « équilibré » qu’il s’agisse du genre, de l’âge, de la CSP. Cela peut constituer une limite dans l’analyse des données, ce qui rend difficile l’application des données à l’ensemble de la société, bien que cette information soit prévisible au vu du recueil des données en ligne.Description statistique
La composition des repas
Nous avons commencé notre analyse par celle de la composition des assiettes des individus et ce qu’ils consomment majoritairement.



Le plaisir en mot d'ordre
Dans cette seconde partie nous allons regrouper les graphiques dans lesquels la notion de plaisir est abordée, afin de mettre en évidence si les goûts, dégoûts et plaisir à préparer le repas ont une influence sur l’alimentation.


Dans la pratique de la préparation du repas, on observe que les individus apprécient majoritairement faire à manger, effectivement 68% des répondants aiment faire à manger, cependant 20% des individus affirment préparer leurs repas uniquement par obligation. La notion de plaisir se retrouve également dans le temps de préparation des repas, ces derniers sont plus longs le week-end, avec par exemple les temps de préparation de plus de 45 minutes qui passent de 8 à 19%, alors que les plus de 20 minutes passent de 39 à 29%.
Les régimes alimentaires
La grande partie abordée ensuite dans notre questionnaire porte sur le régime alimentaire qu’il soit choisi ou non, nous avons essayé de relever une tendance pour savoir qui est plus apte à posséder un régime alimentaire particulier.

Le croisement des données
Le budget

Les régimes alimentaires

Le second graphique présente les principaux types de régime alimentaire chez les individus enquêtés, celui qui prédomine est le végétarien/végan avec 29 des répondants pratiquants ce régime, ce groupe est suivi par ceux dont la santé obligent une modification de l’alimentation avec 8 personnes sur 369.
Le genre
Conclusion
Réponse à nos hypothèses
Hypothèses 1: Les personnes ayant une classe sociale plutôt favorisée sont plus enclines à manger au restaurant, à recevoir des hôtes, dans un cadre calme sans téléviseurs à table et à posséder une alimentation de produits de bonne qualité qui sont distingués du reste de la population. Tandis que les personnes ayant une classe sociale plutôt moyenne ou défavorisée sont plus à même de manger dans des conditions favorisant moins le lien (télévision à table, dans le canapé), au fast-food ou des produits de basses qualités, d’alimentation rapide plus à risque pour la santé.Résultat: Cette hypothèse se révèle fausse, en effet lorsque nous analysons les graphiques ressortant des questions sur les habitudes de consommation et les habitudes à table, nous observons effectivement que les individus aux revenus plus faibles font davantage attention aux produits achetés. Cependant, cela ne différencie pas leurs habitudes sur les conditions de repas, majoritairement peu importe la classe sociale et le niveau de revenus, les individus mangent devant la télévision, en discutant pour ceux vivant en famille et à table.
Hypothèses 2: Les personnes venant de classes moyennes ou populaires sont plus enclines à manger à des horaires variées ou étant peu normées et sont à même de faire participer les enfants dans la préparation du repas. Alors que les personnes issues de classes supérieures sont plus à même de manger à des horaires précises et assez normées et à préparer à manger sans les enfants. Egalement cette hypothèse permettra de mettre en avant le déclin ou non d’un cliché sociale qui est que la femme du foyer fait à manger dans les milieux plus dominés.
Résultat: Cette hypothèse se montre également fausse. Le plaisir à faire la cuisine est prédominant dans notre société, les revenus, la classe sociale ne semblent pas influencer qui cuisine. Cependant, le clichés sociales de la femme qui fait à manger reste malheureusement maintenus, car la plupart des répondants ayant affirmés faire la cuisine par obligation sont des femmes.
Hypothèses 3 : Les régimes alimentaires concernerait principalement certains groupes d’individus, qui auraient des caractéristiques différentes les uns des autres dans lesquelles des questions de valeurs seraient similaires. Les questions de revenus ne seraient donc pas réellement une cause du régime alimentaire. Cette hypothèse permettrait de mettre en avant qui possède un régime alimentaire volontaire bien que cela reste une minorité de la société.
Résultat: Cette hypothèse quant à elle se révèle vraie. En effet, à travers nos analyses nous ne pouvons avancer que les caractères sociaux comme le revenu ou la csp ont une influence sur le choix ou non d’une pratique engagée. Cela reste une question de valeurs qui peuvent être communes dans chaque stratification de la société.
Réponse à la problématique
« Quelles différences dans les pratiques alimentaires existe-t-il entre un individu engagé (la consommation engagée renvoie à l'idée que nos choix peuvent aller au-delà de nos désirs, nos envies, pour prendre en compte des objectifs collectifs. La consommation devient alors raisonnée par des principes éthiques, sociaux ou politiques et non plus seulement en vertu des intérêts individuels.) et un individu qui ne l’est pas ? Remarque-t-on une alimentation “classique” qui n’est pas engagée dans les questions d’écologies ou de bien-être animal ? »Il semblerait qu’il n’y ait pas de différence notable entre les pratiques et les habitudes des individus qui ont une consommation engagée et ceux dont la consommation est dite "classique". En effet, il semblerait que ce qui fait qu’un individu s’implique dans une alimentation particulière est soit une question de santé, soit une question de valeurs personnelles qui n’est pas directement liées à la classe sociale. Bien qu’on observe que les très jeunes (collégiens) et les plus âgées (retraités) ne s’impliquent pas dans ces questions. Pour l’engagement dans les questions d’écologie ou de bien être animal, oui les individus possédant une alimentation classique s’implique également dans ces questions bien que cela ne soit pour eux pas une raison de remise en question de leurs alimentations, généralement ces personnes privilégient le plaisir dans la composition de leurs assiettes.
Biais et ouverture
Dans notre enquête, nous nous sommes rendus compte que plusieurs répondants nous ont fait part de TCA (troubles du comportement alimentaire), il serait intéressant de développer ces questions dans une prochaine enquête afin de voir l’influence de ces troubles sur l’alimentation qui en a découlé des individus. Pour les biais, la question de représentativité de l’échantillon reste le plus gros problème rencontré, mais également le fait que répondre à nos hypothèses se révèlent moins évident que ce qui aurait pu être espéré avec les questions qui ont été posées.Bibliographie
Comment parler de la société, Howard S. Becker, La Découverte, 2009Chapitre III. Les véganes, Valéry Giroux, Renan Larue, Le véganisme, 2017
Entre cuisine et féminisme : plus qu’une histoire de ménagère, Frédérik Dompierre-Beaulieu, 2021
Sociologie et comportements alimentaires, Nestlé Nutri Pro, 2010
Enquête Emploi du temps 2009-2010, Insee, 2023
Sociologie des représentations alimentaires et de l’éducation à l’alimentation, pour une alimentation durable dans le contexte de la transition épidémiologique : une étude de cas au sein de quatre écoles élémentaires, Louis Lebredonchel, 2021
Annexe
Le khi deux : le test du khi deux est une méthode utilisée en statistiques inférentielles. Il permet de partir d’une hypothèse et d’un risque supposé au départ (p-value) et de rejeter l’hypothèse si l’écart entre les deux ensembles est jugé excessif (p-value > 0,05).L’hypothèse est acceptée si la p-value est donc inférieure à 5%. Selon les études la valeur de cette p-value varie mais en sociologie le pourcentage souvent admis est 5%.